Monsieur Soleil
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 26 mai 2016 10:15
- Écrit par Claude Séné
On peut dire qu’il se fait attendre, ce soleil, dont on pourrait espérer mieux à la fin d’un mois de mai où nous sommes censés faire ce qui nous plait. Ce n’est pourtant pas de lui dont je veux parler, mais du mari de Madame Soleil, dont nous aurions bien besoin des lumières pour y voir plus clair dans le conflit autour de la loi travail. À part avoir recours à la boule de cristal, il est bien difficile de prédire dans quel sens les choses vont tourner. La CGT a décidé de durcir le ton et s’est engagée dans un bras de fer avec le gouvernement.
Chacun a pu constater que l’action syndicale conserve une efficacité certaine. Il aura suffi de bloquer les raffineries et l’accès aux dépôts pétroliers pour créer une pagaye monstre dans le pays. Les Français ne se sont pas posé de questions, entre le gouvernement qui leur affirmait qu’il n’y aurait pas de pénurie et les files d’attente devant les stations-service, ils se sont précipités pour faire la queue, aggravant ainsi la situation. Le discrédit des dirigeants est tel qu’il suffit que Manuel Valls annonce qu’il ne retirera pas la loi pour que l’opinion publique comprenne exactement le contraire. En apparence toutefois, les positions sont bien verrouillées et totalement opposées, ne laissant place à aucune négociation. Certains pensent que la CGT y joue sa survie, ce qui me parait un peu excessif. La centrale syndicale aura démontré d’ores et déjà sa capacité à être en pointe des luttes sociales et à défendre les travailleurs, ce qui est la mission première de tout syndicat et pourrait lui permettre de rester en tête de ces organisations.
De son côté, Manuel Valls joue sa crédibilité en vue des prochaines échéances électorales, mais il est plus menacé dans son positionnement droitier par Emmanuel Macron, qui braconne de plus en plus ouvertement sur les mêmes terres, que par la CGT qui le met plutôt en valeur auprès de ceux dont il cherche le soutien. La dernière fois que le pays a semblé se trouver dans une situation inextricable, ce n’est pas si vieux, c’est au sujet de la déchéance de nationalité. François Hollande avait cru habile de reprendre une proposition de l’opposition avant de la vider de son sens, de constater qu’il n’y avait pas de consensus dans le pays et devoir y renoncer. Cette fois encore, tout se jouera dans l’opinion publique. Pour le moment, elle est toujours majoritairement hostile à cette loi et la France ne peut pas se permettre de démarrer l’Euro de football dans une situation de blocage social. Les paris sont ouverts.
Commentaires
Qui prend les paris avec moi ?