Mince alors !

L’origine de mon billet vient d’une information peut-être passée inaperçue, car elle n’était pas forcément primordiale dans notre contexte politique actuel, c’est celle d’un nouveau critère de mode, qui donnerait comme règle de pouvoir cacher sa taille derrière une feuille de papier A4 (dans le sens de la hauteur bien sûr)… soit 21 cm.

Je vous laisse imaginer l’allure de ces femmes ou plutôt de ces jeunes filles, car ce diktat très développé en Chine s’est répandu mondialement et est largement adressé aux adolescentes via les réseaux sociaux comme Instagram ou Facebook, ou #a4waistchallenge, mais je doute que mes lectrices et lecteurs soient intéressés. C’est un défi stupide et dangereux, il encourage l’anorexie, qui concerne plus de 5000 cas nouveaux par an en France. On constate heureusement un mouvement de protestation qui tourne sur les mêmes réseaux en dérision avec beaucoup d’humour cette obsession de la minceur, apparemment tout bon sens n’est pas perdu dans la jeunesse.

Le même jour, une information m’a interpellée, celle de l’annonce « d’une mode pudique » créée en direction des femmes musulmanes, diffusée par des marques populaires comme H & M, Marks & Spencer, Uniqlo etc. ciblant donc une clientèle à revenus moyens, suivez mon regard vers les cités. D’abord, le terme mérite l’indignation, cela sous-entendrait que les autres modes sont impudiques, et que cacher son corps, ses cheveux, serait la seule voie à suivre pour ne pas être provocatrice, exhibitionniste, j’en passe et des meilleures.

Les phénomènes de mode sont des phénomènes sociologiques évidemment, ils concernent très largement les femmes, même si dans les dernières décennies les hommes semblent montrer leur intérêt pour leur allure. Le port du pantalon, la minijupe, étaient l’expression d’une émancipation de la femme qu’on le veuille ou non, tout autant que le bikini, les pisse-vinaigre ont crié au scandale, mais ces 2 ornements féminins continuent d’exister, coexistant avec la jupe longue, les maillots une pièce, les bermudas, les shorts… prouvant bien la totale liberté dans le choix vestimentaire, ce dont on ne peut que se réjouir. La façon de se parer étant une façon évidente d’exprimer sa personnalité de manière visible, et j’espère bien que cela le restera encore longtemps, en espérant comme on le soupçonne souvent dans les milieux intégristes musulmans, que le vêtement ne soit pas porté contre la volonté de l’individu aliénant ainsi son libre arbitre au nom de principes religieux détournés. Après tout, « chacun fait fait fait c’qui lui plaît plaît plaît… »

Très loin de ces préoccupations qu’on pourrait considérer comme secondaires, mais qui ne le sont pas pour autant, j’aurais aimé traiter du cas de Vian Dakhil, députée irakienne représentante de la minorité kurde des yézidis, dont le combat consiste à racheter pour 4000 dollars, une par une les femmes vendues au marché aux esclaves et mariées de force par Daech. Je doute fort que ces femmes-là aient pour objectif d’avoir un tour de taille de 21 cm, ou d’assortir leur foulard à la couleur de leur robe !

En vérité : « le monde est fou fou fou voyez-vous… »

L’invitée du dimanche