Aliénor d’Aquitaine

À la chute de l’Empire romain en 476, commence le Moyen Âge qui se terminera en 1492.

Dans cette période, bien qu’en général la femme fasse partie du sexe faible, que l’on considère que son sort c’est de s’accomplir dans la maternité, où beaucoup de lieux lui sont interdits, et qu’on lui donne une indication au rabais, les femmes trouveront des occasions de pouvoir et de réelle influence sur leurs maris, leurs fils, grâce au droit de régence qui leur incombe lors de veuvage. Elle occupe alors un pouvoir souverain en intérim dans l’attente de la majorité de l’héritier. Elles peuvent accéder au fief s’il n’y a pas d’héritier mâle…

C’est le cas d’Aliénor d’Aquitaine née en 1122, héritière du duché d’Aquitaine, épouse en premier mariage de Louis VII roi de France, mariage politique, car elle amène un duché à la couronne de France. Louis devient duc d’Aquitaine, il gère le duché de sa femme qui exerce son pouvoir de manière indirecte. Couronnée reine de France en 1137, elle jouera un rôle politique notable, n’hésitant pas à participer elle-même à la deuxième croisade, au cours de laquelle, à Antioche, elle se mettra sous la protection de son oncle pour se soustraire à l’autorité conjugale qui aura duré 15 ans jusqu’en 1152. C’est elle qui prendra l’initiative du divorce, chose exceptionnelle à cette époque, avec pour cause la consanguinité, elle répudie son époux. Par-là, elle manifeste sa volonté d’être indépendante.

Elle contracte un deuxième mariage avec Henri Plantagenêt, futur roi d’Angleterre, mariage tout aussi politique, quand Henri devient roi, elle est sacrée reine d’Angleterre, fatiguée par 5 grossesses, elle laissera momentanément Henri prendre les décisions pour le duché. Cependant, de 1157 à 1167, en l’absence du roi retenu sur le continent, elle assure le relais gouvernemental de l’Angleterre en totale indépendance financière.

En 1168, elle s’installe à Poitiers pour gouverner son duché, décidée à se battre jusqu’à sa mort pour garantir à ses fils, Richard et Jean, la possession d’un patrimoine maternel, qu’elle remettra officiellement à Richard en 1172.

Une révolte des notables d’Anjou, d’Aquitaine, de Bretagne, alliés aux fils rebelles, Richard et Jean, contre Henri II, ayant échoué, elle se retrouve captive d’Henri pendant 15 ans, en résidence surveillée à Chinon et dans divers châteaux. Elle sera libérée en 1189 à la mort d’Henri II, par son fils Richard, nouveau roi d’Angleterre.

Sans être une reine indépendante, elle a tenté d’exercer le pouvoir pour son héritage, conjoint ou limité avec Louis VII, discontinu avec Henri II. Veuve, ou en absence du pouvoir masculin, elle affirme son autorité avec beaucoup d’énergie. Pour son duché, elle a pris beaucoup de décisions importantes, elle s’est battue jusqu’à sa mort pour la cohésion de l’empire Plantagenêt pour ses fils.

Richard meurt en 1199, Aliénor travaille pour la paix entre Philippe Auguste, le nouveau roi et Jean sans Terre, elle part en Espagne pour ramener une épouse à Philippe Auguste, elle aura le choix entre deux de ses petites-filles. Elle choisira Blanche de Castille, future mère de Saint-Louis !

Elle meurt à Poitiers le 31 mars 1204 à l’âge exceptionnel de 82 ans et sera inhumée à l’abbaye royale de Fontevraud, entourée de son mari Henri II, son fils Richard Cœur de Lion, et la femme de Jean sans Terre, Isabelle d’Angleterre.

L’invitée du dimanche