Engrenages 2
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 23 juin 2024 10:33
- Écrit par L'invitée du dimanche
Illustrés par un essai (raccourci) de compréhension du conflit israélo-arabe actuel.
Commençons par situer le lieu du conflit, qui se déroule dans un territoire pas clairement défini qui s’étend à l’ouest du Jourdain et comprend Israël, une partie de Jordanie, le Liban-sud et le plateau du Golan… c’est une mosaïque de groupes ethniques, religieux, linguistiques, qui s’est trouvée mêlée à des intérêts dynastiques, à l’expansion européenne dans la perspective de profits pétroliers.
Il est revendiqué à la fois par les juifs se référant au livre de l’exode comme le lieu où Moïse a conduit son peuple hors d’Égypte, légitimant le retour à la terre promise, et par des musulmans qui en font un lieu sacré de l’islam, car c’est à Jérusalem que Mahomet a fait son ascension au paradis !
À partir de 1880 les juifs des pays de l’Est fuyant les pogromes s’installent en Palestine, premiers pas vers la création d’un foyer juif. À la fin de la Première Guerre mondiale l’Empire ottoman, allié de l’Allemagne, est mis sous contrôle de la Société des Nations qui donne mandat aux Britanniques pour l’administration de la Palestine, et l’autorisation est accordée aux juifs d’y émigrer. Ils s’y installent en créant des usines, des villes, des villages, font des transferts de fonds, achètent des terrains et sont soutenus par les Britanniques favorables à la création d’un foyer national. Commence l’opposition palestinienne contre les juifs et les Britanniques, ce sera la grande révolte arabe de 1936-1939.
La Deuxième Guerre mondiale verra un exode important des juifs persécutés par les nazis vers la Palestine, exode qui s’amplifiera avec les 300 000 rescapés des nazis.
La Grande-Bretagne en 1946 après avoir subi un terrible attentat pro arabe confie la Palestine aux Nations unies qui partagent alors le territoire en deux états indépendants 55 % de juifs, 45 % d’Arabes, et une troisième entité, Jérusalem, sous contrôle international. La population juive augmente considérablement, Jérusalem avec 100 000 juifs et 105 000 Arabes est déclarée zone internationale.
Les violences se multiplient, deviennent une vraie guerre avec attentats, massacres, entre Israël et l’Égypte, le Liban, l’Irak, la Transjordanie. Les juifs occupent alors 75 % de l’ancienne Palestine, 750 000 Palestiniens s’enfuient, redoutant les brutalités de la répression, chez les fanatiques des deux côtés, appel au nettoyage ethnique…
Grâce à une stratégie militaire supérieure, les juifs gagnent le conflit face au manque d’unité des pays arabes.
En 1948, ben Gourion, chef exécutif de l’agence juive, proclame l’indépendance de l’État d’Israël, et propose en 1949 un accord d’armistice avec l’Égypte, le Liban, l’Irak, la Transjordanie…, il revendique 20 700 km² soit 80 % de l’ancienne Palestine, cet accord ne sera jamais validé ! C’est l’ouverture du premier conflit israélo-arabe, 1 million d’Arabes se réfugient dans la bande de Gaza, occupée précédemment par l’Égypte, ou en Cisjordanie.
Les affrontements entrecoupés de tentatives de paix, comme les accords d’Oslo de 1994 pulvérisés par Netanyahou, ou les tentatives de Camp David en 2000, l’engrenage des conflits impactant la vie politique internationale continue, car dans une zone ultra stratégique entre Occident et Orient. Qui pourra y mettre fin !
L’invitée du dimanche
À partir du xxe siècle, la région est le théâtre principal des conflits israélo-arabes : la guerre de 1948-1949, la crise du canal de Suez (1956), la guerre des Six Jours (1967), la guerre du Kippour (1973), la guerre du Liban (1982), la première intifada (1988), la seconde intifada (2000-2005), le conflit israélo-libanais de 2006, la guerre de Gaza de 2008-2009, celle de 2012, celle de juillet-août 2014 et la crise de 2021, puis celle de 2023, suivie du conflit ouvert à partir du 7 octobre.