Macron et le pot à eau
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 27 mars 2023 11:06
- Écrit par Claude Séné
« Quel esprit ne bat la campagne ? Qui ne fait châteaux en Espagne ? » Le président, rêvant de détourner l’attention de ses « exploits » passés, s’imaginait déjà, comme la laitière de La Fontaine, dans un nouveau rôle glorieux : « on m’élit Roi, mon peuple m’aime ». Il suffira d’effrayer un peu le populo pour apparaître en sauveur, en majesté, et rétablir un ordre qui n’a pas été menacé. Justement, une manifestation, qui ne portera pas sur la réforme des retraites, pour une fois, pourrait facilement dégénérer au fin fond de la campagne profonde.
Les acteurs ? Des activistes écologistes pacifistes, qu’il suffira de « renforcer » à l’aide de casseurs semi-professionnels qui font la tournée des « causes ». Ils étaient à Notre-Dame des Landes, auparavant à Sivens ou dans le Larzac, sur les chantiers d’enfouissement des déchets nucléaires, et pourquoi pas donc à Sainte-Soline, où ils sont déjà venus et se sont déjà frottés aux forces de l’ordre ? Justement. Puisqu’il faut être au moins deux pour se battre, l’état va mobiliser plus de 3000 gendarmes, munis de tout l’arsenal répressif possible, pour contenir quelques centaines de « blacks blocs » au milieu de milliers de manifestants pacifiques et non-violents. Tout ça pour défendre « un trou » selon l’expression de David Corman, député écologiste européen, qui désigne ainsi le projet de construction d’une « méga bassine » pour retenir l’eau au profit de certains agriculteurs. Autant les casseurs peuvent faire des dégâts en milieu urbain, autant en rase-campagne leurs cibles ne peuvent être que les forces de l’ordre quand elles sont visibles.
Ce qui était prévisible s’est donc produit. La manifestation étant interdite, l’affrontement devenait inévitable, et des excès ont été commis de part et d’autre. Le seul décompte des grenades utilisées, plus de 4000, suffit à rendre compte du degré de violence déployée à cette occasion. Et le pire est peut-être à venir. Un des manifestants, grièvement blessé, est toujours dans un état critique. Imaginez qu’il décède ! il souffrirait d’un traumatisme crânien, ce qui suffirait à prouver selon la gendarmerie, qu’elle ne peut pas être responsable de sa blessure, puisque leurs tirs ne doivent pas viser au-dessus de la ceinture. CQFD. Ce seraient donc des « tirs amis » maladroits qui auraient blessé ce jeune homme. La ficelle est un peu grosse. Si l’on se demande à qui profite le crime, la réponse est vite trouvée. En tout cas, les écologistes n’ont aucun intérêt à être amalgamés aux éléments violents qui utilisent leur cause. Perrette Macron pourra bien pleurer sur l’eau renversée. Il aura du mal à persuader que ce ne sont pas des larmes de crocodile, et il risque fort de se retrouver « Gros-Jean comme devant ».
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