Huit milliards d’êtres humains
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 18 novembre 2022 11:11
- Écrit par Claude Séné
Et moi, et moi et moi ! j’y pense et puis j’oublie, c’est la vie, c’est la vie ! Quand Jacques Dutronc chantait cette chanson en 1966, il n’y avait encore « que » sept cents millions de Chinois, et pourtant on évoquait le « péril jaune » depuis la fin du 19e siècle. La théorie du « grand remplacement » sévissait déjà, seule la couleur de peau changeait pour les Zemmour de l’époque, qui lavaient toujours plus blanc. En un demi-siècle, la population chinoise a doublé, mais l’Inde est en passe de la rattraper et la dépassera bientôt.
On est donc en droit de se demander si la croissance de la population mondiale va continuer, et si l’humanité ne va pas épuiser toutes les ressources de notre planète, ne serait-ce que par la quantité de nourriture nécessaire. Une question purement rhétorique pour vous et moi puisque nous ne pourrons pas vérifier par nous-mêmes les projections dans les siècles à venir, même si certains scientifiques affirment que le premier humain pouvant vivre éternellement est déjà parmi nous. D’après les savants calculs des démographes professionnels, le pic des 10 milliards et quelques devrait être atteint en 2086 et la population décroîtrait ensuite. Naturellement, les évolutions seront différentes selon les régions et les continents, puisqu’elles dépendent essentiellement du taux de fécondité par femme, qui doit dépasser 2 pour simplement assurer le renouvellement des générations, mais qui peut atteindre 4 ou 5 dans les pays africains. Des mesures natalistes peuvent infléchir ce rapport, mais il est largement irrationnel.
La Chine de Mao avait instauré autoritairement la règle de l’enfant unique pour limiter la croissance démographique, et n’a jamais pu depuis inverser la tendance, ce qui explique la baisse inexorable de leur natalité. S’intéresser aux grandes évolutions de la population mondiale devrait permettre de relativiser les phénomènes des migrations des populations qui agitent tant le microcosme politique à l’échelle de notre pays. Le statu quo du chacun chez soi est impossible. Les pays à faible natalité auront besoin de main-d’œuvre, tôt ou tard, et seront contraints d’accepter de laisser rentrer des étrangers, comme la France a dû le faire avec les Polonais, les Italiens, les Espagnols, les Maghrébins, et tous les autres, n’en déplaise aux xénophobes qui jouent sur la peur de l’autre pour se faire élire. De leur côté, les pays fortement peuplés et ceux menacés par les effets du dérèglement climatique chercheront à s’expatrier pour tenter leur chance ailleurs. Les combats d’arrière-garde de la droite et l’extrême-droite seront oubliés quand le patronat sera confronté à des pénuries de main-d’œuvre. Et cela pourrait advenir plus vite qu’on ne le croit. Je laisse la conclusion à Dutronc :
« Comme un con de Parisien,
j’attends mon chèque de fin de mois… c’est la vie. »