Faites de l’humour, pas la gueule

Inutile de définir l’humour, vous savez ce que c’est si vous en avez un peu, de cette forme d’esprit qui fait partie des qualités d’un homme. Utilisé dans l’autodérision, facilitant parfois la communication, elle intéresse psychanalyse et psychologie, elle ne m’intéresse dans mes futurs billets que pour faire sourire !

 Après quelques recherches, on découvre que l’humour est vieux comme le monde. Il y avait des humoristes dans l’Égypte ancienne, comme chez les Grecs ou chez les Romains, tous ne riant pas des mêmes choses.

En Égypte, on exprimait les plaisanteries par le dessin, on ajoutait des détails humoristiques dans les fresques tombales sous forme de dessin, on peut y voir l’ancêtre de la BD. On joue sur les mots comme sur le sens des signes, un humour malicieux, politiquement correct et jamais irrespectueux.

Les Grecs mettent en évidence les travers de leurs contemporains, ils aiment la raillerie, on rit de tout même de l’infirmité, des disgrâces physiques, de l’infortune de ses semblables. Platon, Démocrite, Aristophane… savaient rire.

Les Romains font preuve d’un humour plus vachard, et plus virulent, au cours de joutes oratoires ils échangent à travers des satires appuyées des grosses plaisanteries, souvent obscènes.

« Diolus était médecin, le voici croque-mort. Pour lui, pas de grands changements, il avait déjà de l’entraînement ».

Le peuple brocarde les puissants, à propos de Jules César, dont les attirances étaient, parait-il, ambigües on disait : il est le mari de toutes les femmes et la femme de tous les maris. Il circule beaucoup de méchancetés gratuites… quelques exemples.

Un intellectuel qui manque de se noyer : il jure de ne plus mettre un pied dans l’eau avant de savoir nager correctement.

Un misogyne se recueille sur la tombe de sa femme disparue, une personne lui demandant : qui repose ? Il répond, moi puisqu’elle n’est plus là.

Il était usuel de les compiler dans des recueils d’histoires drôles. Beaucoup restent étrangement actuelles, car les recettes du comique n’ont pas tellement changé.

De l’Antiquité à nos jours l’humour a toujours eu sa place, Voltaire s’y essayait volontiers : « les femmes ressemblent aux girouettes, elles se fixent quand elles se rouillent ».

Tout peut-être prétexte à faire sourire, même si la question peut-on sourire de tout reste toujours ouverte.

L’humour a toujours sa place dans la communication entre les humains, on le retrouve dans les médias (canal+ avec les nuls et son SAV), on crée des écoles de l’humour, pour lancer les apprentis : Bouvard et son petit théâtre dès 1985, puis le Jamel comédie club… des festivals de l’humour réputés, Québec ou Marrakech, offrent des scènes à une pléthore de candidats. Ils ne trouveront pas tous le succès mérité, une année de billet ne suffirait pas à faire une place à chacun. Je me contenterai des incontournables, des « maitres »  passés à la postérité, Devos, Bedos, Desproges, Coluche, et leurs dignes successeurs, tous genres confondus, Joly, Lemercier, Foresti, Roumanoff… Robin, Palmade, Jamel, toutes origines mélangées, habitants de Trappes, diplômés de l’ENA, ou ancien avocat…

Leur rôle de trublion, de bouffon, est autant de nous servir de miroir que de nous divertir sans trahir leurs modèles.

 

L’invitée du dimanche