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Les sentiers de la guerre
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 12 juillet 2021 09:04
- Écrit par Claude Séné
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Dans quel monde vivons nous ? Comment peut-on en arriver à ce qu'un client mécontent de son fournisseur de téléphonie, en l’occurrence Bouygues, finisse par tuer un employé de la boutique dans un centre commercial de la région parisienne, et en blesse très grièvement un second , à coups de couteaux ? Le centre commercial de Claye-Souilly, en Seine-et-Marne, porte le nom poétique de « Sentiers », destiné, j'imagine, à donner une image bucolique de la banlieue. Malheureusement, c'est à une véritable jungle urbaine à laquelle nous assistons de plus en plus souvent, avec ses lois du chacun pour soi.
Il semble que l'agresseur ait voulu se venger à la suite d'un litige concernant une facturation qu'il jugeait excessive et dont il n'arrivait pas à obtenir le remboursement. Pour avoir été confronté à ce type de situation avec un autre opérateur, je peux imaginer le degré de frustration du côté du client qui ne peut jamais avoir un interlocuteur valable capable d'identifier le problème et de prendre les décisions qui s'imposent. Le prototype parfait de la procédure, c'est d'obliger le client à écrire quand il téléphone, ou à téléphoner quand il écrit. De quoi rendre dingue si l'on est un peu perturbé, ou si on a un besoin urgent de l'argent indûment prélevé . Une petite affaire qui peut durer jusqu'à 6 ou 8 mois, si j'ai bonne mémoire.
Il ne semble pas que le meurtrier, un Sénégalais de 62 ans en situation régulière, ait eu maille à partir avec la police ou la justice précédemment. Apparemment excédé de la vanité de ses efforts, il s'en est pris aux employés de la boutique, très jeunes tous les deux, et il a commis l'irréparable, en allant chercher chez lui un couteau pour poignarder à mort les deux jeunes employés, faute de pouvoir s'en prendre aux véritables responsables, à supposer qu'ils existent. Car les administrations, qu'elles soient publiques ou privées, ne sont souvent que des monstres froids, qui ont échappé à leurs créateurs pour vivre une vie autonome, que personne ne contrôle réellement si ce n'est quelques algorithmes. Bien sûr, certains politiques en profiteront pour apporter de l'eau à leur moulin en soulignant que l'insécurité gagne partout du terrain et réclameront toujours plus de présence policière, de caméras de surveillance, de places de prison pour enfermer les délinquants, et d'une manière générale fustigeront la présence des étrangers, sans vouloir voir que ce sont souvent les conditions d'existence dans ces quartiers dits sensibles qui causent directement ou indirectement les conditions pour des passages à l'acte aussi malheureux. Aucune politique de prévention ou de répression ne pourra empêcher la survenue de ces drames, si les questions de fond ne sont pas résolues.
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