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La mère de famille
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 23 décembre 2020 09:59
- Écrit par Claude Séné
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On est toujours sans nouvelles d’une femme de 33 ans, disparue depuis une semaine dans des circonstances mystérieuses. Tous les journaux qui ont évoqué cette disparition qualifiée d’inquiétante ont employé le conditionnel, semble-t-il à juste titre, puisque les presque seules informations dont disposent les enquêteurs reposent sur le témoignage de son mari, qui a signalé les faits à la gendarmerie locale. Selon lui, sa femme serait partie avec ses deux chiens dans la nuit de mardi à mercredi dernier. Il aurait constaté son absence à 4h30 alors que les chiens étaient rentrés, seuls.
Cette affaire, dans laquelle le procureur d’Albi dit n’exclure aucune hypothèse, en rappelle une autre, qui a longtemps été évoquée sous le nom de « la joggeuse » parce que son mari, Jonathann Daval avait prétendu qu’elle était partie courir en forêt avant d’avouer être l’auteur du crime, une fois découvert le corps d’Alexia. Les enquêteurs le savent bien, les criminels sont souvent des proches des victimes. Dans le cas de Jonathann, les soupçons se sont rapidement portés sur lui, malgré son chagrin qui paraissait sincère. Dans cette nouvelle affaire, on ne peut pas encore se faire une idée précise de ce qui a pu se produire, mais la battue citoyenne organisée aujourd’hui se donne comme objectif de retrouver sa trace, et malheureusement, on peut et on doit craindre le pire après si longtemps. L’entourage n’imagine pas que Delphine, une infirmière de 33 ans, ait pu laisser derrière elle ses deux enfants, âgés de 6 ans et 18 mois, pour disparaitre de son plein gré. Selon certaines sources, le couple était en instance de séparation, mais en l’absence d’autres éléments, on ne peut guère en tirer de conclusions.
La présentation des protagonistes dans les faits divers est toujours intéressante. La presse se saisit d’un trait caractéristique, dont on ignore généralement l’importance et le lien qu’il pourrait avoir avec le fond de l’histoire, qu’on ne connaît pas encore. Ici, l’accent est mis sur le rôle de mère de famille, peut-être parce qu’il fait ressortir le côté dramatique. La profession, infirmière, et l’âge, 33 ans, sont mentionnés également, sans que l’on sache si cela a la moindre importance. Le choix initial est probablement dû au journaliste local qui a fourni l’information à l’agence de presse, et le terme a été repris tel quel à partir de la dépêche. Cela me gêne dans la mesure où un être humain ne peut pas se réduire à l’addition de caractéristiques, mais s’explique par le besoin de sensationnel qui fait vendre les journaux et auquel je confesse céder moi aussi parfois. Peut-être que je lis trop de romans policiers ?