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Panique en Laponie
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 15 décembre 2019 09:53
- Écrit par L'invitée du dimanche
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Tornade, Danseur, Furie, Fringant, Comète, Cupidon, Tonnerre, Éclair… et même le chouchou Rodolphe, les rennes du père Noël ont décidé de faire eux aussi la grève des transports ! Ayant par hasard entendu le mot « retraite » inconnu dans leur vocabulaire, au cours d’une conversation d’un groupe de touristes français venus visiter le célèbre village de leur patron, ils se sont empressés d’en demander le sens ! Découvrant que cela signifiait « se retirer de la vie active » et que cela était possible pour toute personne ayant travaillé assez longtemps, ils ont réalisé que depuis des siècles leur bon-papa les exploitait (sous prétexte de rendre les enfants heureux), sans jamais leur proposer de s’arrêter !
Alors ils sont allés le trouver, et ont posé leurs revendications :
Embauche de nouveaux rennes pour constituer une ou deux équipes permettant des rotations.
Un salaire correct pour chacun, à prélever sur les nombreuses retombées économiques empochées par leur employeur.
Un minimum de 30 jours de congé, l’été, arrêtant l’entraînement intensif sportif, course sur la toundra, nage dans les lacs, assouplissements, tir à la corde, etc., etc., qui leur était imposé pour avoir la forme l’hiver.
L’assurance d’une nourriture correcte jusqu’à la fin de leurs jours, herbe fraîche, ou foin odorant.
Une écurie correcte pour se reposer de leur fatigue et dormir.
Les soins de leur arthrose et de leurs tendinites, gratuits.
Père Noël faillit en faire une syncope ! Au diable ces touristes semeurs de troubles faisant souffler la révolte sur son troupeau ! Pas question de satisfaire ces envies qui bousculaient sa vie ! Alors, dans un premier temps, il refusa. Espérant trouver des remplaçants, il lança une offre d’emploi sur le bon coin mondial.
Une seule réponse arriva, une certaine Blanchette, starlette chez Monsieur Seguin, insatisfaite de son contrat restreignant ses déplacements, se proposait pour tirer son traîneau. Elle allait même jusqu’à suggérer de teindre sa houppelande en rouge pour être en harmonie avec son patron.
Le vieux bonhomme lui répondit qu’il était sensible à son offre, mais qu’elle était trop petite pour pouvoir traîner un lourd traîneau, mais dit-elle, je viendrai avec ma sœur et ses sept chevreaux. Cela ne paraissait pas raisonnable, mais faute de mieux il pensait sérieusement à l’embaucher !
C’était sans compter sur tous les animaux, eux aussi trop souvent exploités, solidaires des rennes, qui, ayant suivi grâce aux réseaux sociaux les tractations, en aboyant, miaulant, bêlant et hennissant, se mirent à injurier la traîtresse en lui disant : ce n’est pas Blanchette qu’il faut t’appeler, mais Jaunette ! Nous te bannissons de notre communauté ! Honteuse, elle retira sa proposition, préférant encore mourir sous les dents du loup plutôt que d’être reniée par les siens. (On dit même qu’elle déchira sa carte de la CFDT.)
À moins de deux semaines du grand voyage, Père Noël n’eut pas d’autres solutions que d’accepter TOUTES les revendications de son attelage.
Même en avance, ceci est mon conte de Noël (tout rapprochement avec une situation existante sera bienvenu…) et l’on peut toujours croire à son dénouement.
L’invitée du dimanche
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