![](/images/breton_assis.png)
Celui qui a peur…
- Détails
- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 22 septembre 2019 10:00
- Écrit par L'invitée du dimanche
![](/images/breton_assis.png)
est un peureux, et nous sommes tous des peureux ! car la peur, cette émotion ressentie en présence ou dans la perspective d’un danger, d’une menace, est une alarme perfectionnée indispensable à la survie. En recevant un stimulus extérieur, notre organisme entre en phase de choc, provoquant la stimulation d’une zone du cerveau qui produit l’adrénaline et des neurotransmetteurs, ayant une action sur le cœur, les muscles, les vaisseaux, provoquant donc une réaction du corps, positive elle renforce l’intention de la concentration, négative elle déclenche la douleur l’anxiété… ce sont des réactions très individuelles, car tributaires aussi de l’environnement et de la génétique.
Présente dès les premières heures de vie, nous naissons nus, vulnérables, dépendants, grandir c’est apprendre à avancer malgré ses peurs, la peur du loup, la peur du noir, la peur des grands… les peurs enfantines sont normales, angoisse d’abandon, de solitude, elles sont nécessaires à la construction pour aider à sortir de la relation fusionnelle avec la mère. Plus nous réalisons les risques qu’il y a à vivre, plus nous approchons des trois impensables : la maladie, la vieillesse, la mort, qui reste la peur la plus fondamentale, et que l’on cache souvent sous des peurs de surface.
La peur conditionne nos choix sur un plan collectif avec un résultat en général désastreux. La venue du nazisme a été possible, car elle s’appuyait sur la peur de tout un peuple, souffrant d’un complexe d’infériorité des frères aînés la France et l’Angleterre, menaçant de le dévorer, Hitler était une sorte de chaman capable d’exorciser les peurs profondes du peuple allemand, explique Jung dans « l’analyse de la folie collective autour d’Hitler ». Créant au passage la peur de la peste brune contre laquelle il a fallu mondialement se défendre !
La peur est un moyen de faire obéir les hommes ayant des raisons évidentes de craindre pour leur avenir. De nouvelles peurs, dues au changement d’environnement, de l’évolution du climat, des tensions internationales, médiatisées par l’image des victimes de catastrophes naturelles, de violences, d’attentats, de migrants en détresse, alourdissent les inquiétudes. Celui qui a peur, tremble pour sa vie et accepte alors d’être réduit à la servilité, la ligne de démarcation entre démocratie et régimes totalitaires et dictatoriaux dépend de la peur entretenue chez les citoyens de plus en plus fragiles. Impuissants à soulager les formes d’insécurité et d’inégalité, les gouvernements concentrent leur action sur des cibles de substitution : délinquants, étrangers, migrants. Alarmer les électeurs, les inquiéter est une recette commode qu’utilisent largement les partis politiques de droite et parfois de gauche, dont les mouvements populistes sont l’illustration majeure ! Il suffit de désigner des responsables, des coupables d’une situation de crise, ceux d’en face bien sûr, l’étranger l’envahisseur, ceux d’en haut, les élites immorales, parasitaires, corrompues, et d’avoir le chef porte-voix exclusif du discours anti système pour rassembler un électorat favorable qui d’ailleurs ne sera informé qu’en contournant les médias traditionnels inutiles, limitatifs nuisibles, séduisant les classes populaires grâces à un style de gauche. Suivez mon regard…
Retenons bien pourtant que la peur n’évite pas le danger !
L’invitée du dimanche