Faut payer le sel !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 19 septembre 2019 10:40
- Écrit par Claude Séné
À quelques jours de son procès en correctionnelle, qui commence aujourd’hui, Jean-Luc Mélenchon a déterré une affaire de non-déclaration de patrimoine de l’actuelle ministre de la Justice, Nicole Belloubet, remontant à l’année 2017, lors de sa nomination. Selon le leader de la France Insoumise, la Garde des Sceaux serait responsable d’un complot qui le vise. Je ne suis pas sûr que l’attaque frontale contre l’institution judiciaire soit le moyen le plus efficace de se faire rendre justice, s’il y a lieu, mais tel n’est pas mon propos du jour.
Madame Belloubet a reconnu avoir « omis » de mentionner dans sa déclaration initiale de juillet 2017 trois immeubles, une maison dans l’Aveyron et deux appartements à Paris pour une valeur totale de 336 000 euros. Elle a rectifié cette déclaration en décembre 2017 auprès de la haute autorité pour la transparence de la vie publique, qui n’a pas décidé de sanction pour cet oubli. Dont acte. Ce qui me trouble, c’est que l’on puisse oublier que l’on a trois logements. Déjà, qu’on les possède, cela me parait beaucoup pour une seule personne. Nicole Belloubet justifie son erreur par le fait « qu’il y a beaucoup de choses à remplir » dans une déclaration de patrimoine. Et en effet, sur le site de la HATVP, on peut constater que Mme Belloubet ne possède rien moins que 7 maisons. Plus fort que Cadet Rousselle. Il est certain que sa déclaration serait plus simple à remplir si elle ne possédait que sa résidence principale, comme un certain nombre de ses concitoyens, dont je suis, déjà bien heureux d’avoir un toit au-dessus de leur tête.
Cela m’a fait repenser à un vieux sketch de Fernand Raynaud, où un paysan se lamente sur son sort tout en faisant ses comptes. Il fait un peu de tout, « ça eut payé, mais ça paye plus ». Il perd le décompte de ses millions, à cause d’un mélange avec les francs suisses. À un interlocuteur imaginaire qui lui fait remarquer qu’il ne paye pas les produits que lui rapporte son activité, il objecte qu’il doit quand même payer le sel ! Un des problèmes que le « Nouveau Monde » était supposé résoudre, c’est celui des dirigeants politiques « hors-sol », qui ne payent même pas le sel, et ne connaissent ni le prix de la baguette, ni celui du ticket de métro, comme la porte-parole du gouvernement, « de tout cœur avec les galériens dans sa voiture de fonction » pendant la grève de la RATP. Et encore, Mme Belloubet est très loin derrière la plus riche du gouvernement, Delphine Geny-Stephann.