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La république exemplaire
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 13 septembre 2019 09:49
- Écrit par Claude Séné
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Pour se présenter aux suffrages des Français en 2017, le candidat Macron avait promis des dirigeants « responsables, exemplaires et qui rendent des comptes ». L’Ancien Monde était terminé et l’on allait voir ce qu’on allait voir. Et l’on a vu, en effet. À peine entrés au gouvernement, les ministres du Modem, leur président François Bayrou en tête, étaient démissionnés pour cause de soupçons sur des emplois fictifs d’attachés parlementaires. C’est qu’on ne rigole pas avec la probité nécessaire à l’exercice d’une fonction au service de l’état.
De la même façon, Richard Ferrand, impliqué dans une affaire de favoritisme et de prise illégale d’intérêt, quittait son poste gouvernemental pour prendre la présidence de l’Assemblée nationale. Il y a pire, comme mise au placard, mais c’était quand même une concession à ceux qui réclamaient déjà la tête du marcheur devant l’éternel, proche du Président Macron. Puis est venue l’affaire Benalla. Alors, lui, il n’était pas élu, il bénéficiait du fait du prince qui lui accordait une indulgence plénière bien coupable. Moyennant quoi, il s’est reconverti dans les affaires, et tout va pour le mieux pour lui, merci. Plus le temps passe, plus le président se trouve confronté à un problème de casting. La défection d’un certain nombre de fidèles a fait apparaître un manque cruel de remplaçants de valeur dans l’équipe. Il devient donc difficile, voire impossible de faire la fine bouche. Christine Lagarde a été condamnée, mais dispensée de peine ? Qu’importe ! Elle fera une excellente directrice de la Banque centrale européenne après le Fonds monétaire international. L’ancienne ministre éphémère des Armées, Sylvie Goulard, bien que toujours suspectée d’avoir couvert des emplois fictifs, sera recyclée comme Commissaire européenne au marché intérieur, faute de meilleur candidat à présenter.
Alors quand on a appris la mise en examen de Richard Ferrand, toujours pour cette affaire du Crédit Mutuel dont il était président et qui aurait favorisé sa compagne, et peut-être lui-même, on ne s’est pas fait de souci pour lui. Le président n’a plus les moyens de faire le difficile, et il ne lui reste plus personne, même dans l’équipe réserve, dans les bras cassés, les peintres, les minimes, que sais-je. Alors que les choses soient claires : mis en examen, condamné, peut-être même incarcéré avec un aménagement de peine, Richard Ferrand présidera l’Assemblée nationale en toute impartialité. Le président, le Premier ministre, ses anciens collègues du gouvernement, la direction de la République en marche l’ont assuré de leur soutien. Et c’est tant mieux. Car finalement, cette république exemplaire, nous l’avons. Richard Ferrand est un excellent exemple de ce qu’est devenu notre régime, englué dans des affaires et des scandales incessants, dont on finit par ne plus s’étonner.