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Consultation
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 11 septembre 2019 10:02
- Écrit par Claude Séné
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Non, ce billet ne traitera pas comme celui d’hier de la santé, mais d’une parodie de démocratie directe instituée par le gouvernement sur l’épineuse question de la distance à respecter pour l’épandage de produits phytosanitaires à proximité des habitations et des lieux accueillant du public. Je ne reviens pas sur le fond de l’affaire, qui est de continuer à utiliser des produits réputés dangereux et pouvant entraîner des cancers, alors que leur interdiction pure et simple devra bien un jour être décidée. Il s’agit du fait que l’on voudrait faire croire que les citoyens seront consultés démocratiquement avant toute décision.
Je me suis donc rendu sur le site du ministère de la Transition écologique pour obtenir les modalités de cette fameuse consultation. Et j’ai fait chou blanc. Pas le moindre petit bout de formulaire en ligne, comme l’état s’est résolu à en faire pour le projet de référendum d’initiative populaire, qui, soit dit en passant, a été si bien verrouillé qu’il peine à obtenir ses signatures alors que l’opinion est très largement en faveur de ce scrutin. On y apprend toutefois que le gouvernement a visiblement pris sa décision, qui est de respecter une zone d’exclusion de 5 à 10 mètres, dénoncée depuis belle lurette par les associations écologistes et l’ancien ministre Nicolas Hulot. Pourtant, à part les agriculteurs pour lesquels il s’agit d’argent, et donc de leurs revenus, qui serait assez fou pour préconiser une distance aussi faible avec tous les risques qu’elle comporte. Si le gouvernement voulait vraiment savoir ce que pensent les Français sur ce sujet comme tant d’autres, il lui suffirait de commander un sondage. Il ne s’agit pas tant d’obtenir une réponse que de faire savoir que l’on a posé la question. De la poudre de perlimpinpin, comme aime à le dire le président lui-même.
Comment va donc procéder le pouvoir ? Sur le modèle du « grand débat », les préfets vont organiser des réunions départementales afin de mettre face à face des agriculteurs et des citoyens de bonne volonté, en espérant qu’ils s’accordent sur les normes édictées par l’état, ou qu’ils trouvent eux-mêmes un compromis plus avantageux pour la santé publique. Et s’ils sont en désaccord, l’état se posera en arbitre, se lavant les mains, tel Ponce-Pilate, d’un conflit entre factions aux intérêts contradictoires. Si les têtes d’œuf qui nous gouvernent appellent ça de la démocratie, personnellement je l’appellerais plutôt du foutage de gueule. Si les cahiers de doléances et les réunions donnant la parole à certains citoyens ont trouvé leur public, il arrivera vite un moment où les Français voudront des actes où ils trouvent leur compte, et non des consultations pour entériner des décisions prises ailleurs.