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Yannick et le pot à eau
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 3 juin 2019 10:48
- Écrit par Claude Séné
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« Quel esprit ne bat la campagne ? Qui ne fait châteaux en Espagne ? (…) autant les sages que les fous ? (…) on m’élit Roi, mon peuple m’aime (…) quelque accident fait-il que je rentre en moi-même, je suis Gros-Jean comme devant. » Vous aurez reconnu la conclusion de la célèbre fable de La Fontaine qui nous narre par le menu les espoirs déçus de la fameuse Perrette, portant son lait à la ville et qui se voit déjà à la tête d’une petite fortune grâce à sa vente.
En écoutant Yannick Jadot depuis une semaine et pas plus tard que ce matin encore, j’ai eu l’impression très nette que ses 13,5 % aux élections européennes lui étaient quelque peu montés à la tête. On a le sentiment qu’à chacune de ses sorties, où il met cotillon simple et souliers plats comme son modèle, il cache très mal derrière sa fausse modestie un triomphalisme, à mon avis disproportionné. Il imagine déjà comment les écologistes vont pouvoir monnayer leur soutien au sein du parlement européen pour devenir les faiseurs de rois, en oubliant au passage qu’Emmanuel Macron fait exactement le même calcul avec les libéraux et que le front écolo est loin d’être uni, ne serait-ce qu’avec les « Grünen » Allemands. Forts de ce premier succès, les Verts ne feront qu’une bouchée des municipales, où leur participation sera indispensable aux maires sortants pour être réélus. Et si l’on tient les grandes villes, qui pourrait empêcher le candidat écologiste à la présidentielle d’atteindre le second tour, pour être élu sans coup férir contre Marine Le Pen, qui sera toujours bloquée par un plafond de verre ?
Devant ces perspectives alléchantes, le porte-parole des écologistes déroule ses propositions comme des évidences, telles que l’abandon des moteurs thermiques en 10 ans, pendant que d’autres voix préconisent la suppression des vols courts pour favoriser le rail. Quand les Français vont devoir accepter des mesures difficiles telles que la taxe carbone qui a été très mal vendue en son temps, le soutien populaire risque de ne pas être massif, et les 13,5 %, s’ils sont encore là, seront peut-être moins chauds pour assumer les conséquences d’une politique volontariste. Tant qu’il s’agit de sauver la planète en triant ses déchets, on trouvera toujours assez de clients pour faire un geste qui n’engage pas trop. Renoncer à sa sacro-sainte bagnole, et moi le premier, je l’avoue, c’est une autre paire de manches. Et alors, adieu veau, vache, cochon, couvée !
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