De la poudre de perlimpinpin
- Détails
- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 5 mai 2019 09:53
- Écrit par L'invitée du dimanche
Monsieur le Président, je reprends votre expression, à replacer dans les locutions, images et autres métaphores dont la langue française est si riche, et je me permets d’en ajouter quelques autres qui vous iraient fort bien !
Commençons donc par cette poudre de perlimpinpin, simple onomatopée d’une formule magique d’un médicament prétendu miraculeux, mais totalement inefficace, vendu par des charlatans. Vous n’avez pas réalisé que vous en étiez le premier pourvoyeur avec vos mesures bidon destinées à améliorer notre pouvoir d’achat.
On peut continuer, avec des raisonnements « tirés par les cheveux » souvent développés par différents ministres ou porte-paroles. Cette allusion aux violences capillaires qui consistent à amener quelqu’un de force en lui tirant les cheveux est tout à fait adaptée, comme aussi l’expression « faire prendre des vessies pour des lanternes ». Mais ne sont dupes que ceux qui le veulent bien, une bougie dans une vessie de porc n’a jamais fait une lanterne !
« La langue de bois » est un art que pratiquent bien vos émissaires, les Russes qui en sont l’inventeur parlaient de « langue de chêne » pour se moquer du style administratif tsariste, les Polonais l’ont adoptée et, arrivée chez nous, elle est devenue « langue de bois ». On dit qu’à l’ENA on est bilingue en langue de bois ! Vos représentants sont passés maîtres dans la manière d’utiliser des formules figées et stéréotypées qui ne livrent aucune information nouvelle ou qui les truquent intentionnellement, façon de cacher la vérité ou de répondre à côté des questions.
Il est notoire que vous « menez par le bout du nez » tous vos collaborateurs, tout comme autrefois on conduisait certains animaux avec une chaîne attachée au nez. Vous usez et vous abusez de votre influence, de votre ascendant, de votre situation de dominant suprême politique, intellectuel, psychologique. Quelques-uns commencent à se désenchaîner, peut-être qu’ils « se mordent les doigts » pour se punir de s’être engagés trop vite, et commencent les regrets, voire les remords ?
Peut-être ont-ils trouvé la tâche trop difficile et se sont « noyés dans un verre d’eau », dépassés par les événements, et après avoir été « fiers comme un pou » (c’est-à-dire comme un poul signifiant coq en vieux français) d’être dans le cercle du pouvoir, ils ont eu envie de « se tirer les flûtes ».
Vous ne les maîtrisez quand même pas tout à fait, car il leur arrive de « mettre les pieds dans le plat », c’est-à-dire de patauger dans la boue, dans les eaux basses appelées « plats », en agitant une question qu’il ne fallait pas aborder.
Vous avez encore « du pain sur la planche » c’est-à-dire beaucoup de travail, et il va vous falloir travailler d’arrache-pied (sans relâche comme disait Rabelais), pour ne plus reporter ce qui nous est dû à la Saint-Glinglin (ce saint dont on voulait faire croire aux plus naïfs qu’il reviendrait avec le son d’une cloche sans préciser laquelle), car vous pourriez bien dans peu de temps vous retrouver « Grosjean comme devant » recherchant un poste de banquier… comme avant !
L’invitée du dimanche
Commentaires