
L’éradication
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 6 mai 2025 11:10
- Écrit par Claude Séné

L’éradication du Hamas faisait partie du programme annoncé par Benyamin Netanyahou au nom de sa coalition incluant les partis religieux d’extrême droite comme un des buts de guerre, au même titre que la libération des otages, après l’attaque palestinienne du 7 octobre. Assez rapidement, il est apparu que le leader israélien faisait passer la victoire militaire et la destruction des infrastructures palestiniennes avant le sort des otages, n’hésitant pas à recourir à toutes les formes de guerre pour tenter de faire disparaitre les combattants ennemis, y compris au détriment des populations civiles. Ces derniers mois ont été marqués par les conséquences du blocus israélien qui empêche la distribution de l’aide humanitaire, avec une véritable famine organisée.
Les familles palestiniennes et notamment les jeunes enfants sont dans un état de dénutrition insupportable, et les choses vont encore empirer si l’armée met son plan à exécution, qui consiste à découper ce qui reste de la bande de Gaza de manière à vider plus facilement ces zones de leurs habitants. Il semble que l’état d’Israël a reçu le feu vert de Trump pour détruire systématiquement le théâtre des opérations militaires et faire disparaitre leurs habitants pour faire place aux intérêts de Coca Cola et autres fleurons de l’économie américaine. La nouvelle stratégie du gouvernement israélien n’est plus seulement d’obliger les combattants du Hamas à se retirer des zones où ils restent implantés, mais bel et bien d’occuper systématiquement la totalité ce ces territoires, sans esprit de retour. Autrement dit, Israël prépare une véritable annexion de la Bande de Gaza au mépris des conventions internationales, au nom d’un droit revendiqué à un « grand Israël » sur l’ensemble de la Terre Sainte.
Dans un tel contexte, le sort des derniers otages encore détenus par les Palestiniens passe nécessairement au second plan. Leurs familles l’ont bien compris qui ont manifesté par milliers devant la Knesset, le parlement israélien, pour demander la reprise des négociations afin d’obtenir la libération ou la restitution des dépouilles des ultimes détenus, en échange d’une trêve permettant de s’occuper des populations civiles. Les pourparlers entre les belligérants sont évidemment au point mort actuellement. Le Hamas joue sa survie mais se nourrit de la guerre qui renforce son statut de martyr et lui permet de recruter de nouveaux combattants. Il refuse toute négociation, qui ne lui est d’ailleurs pas proposée par Netanyahou, condamné à une course effrénée avec ses alliés des partis religieux pour se maintenir au pouvoir et qui bénéficie de l’appui inconditionnel de Donald Trump, sans qui il ne pourrait pas soutenir un tel effort de guerre. Quant à la communauté internationale, illustrée par la condamnation plutôt molle du ministre français des affaires étrangères, elle se contente d’observer la situation, sans vraiment s’engager.