Le travail…

C’est la santé ?

Difficile à croire, quand on se plonge sur le nombre d’accidents de travail ou de maladies professionnelles.

On compte 34 % d’accidents de travail par 1000 salariés en moyenne annuelle. 60 % des accidents ont lieu dans le BTP très exposé entre autres aux troubles musculo-squelettiques (TMS) et dans les services à la personne, plus de 167 000 de plus de deux mois d’arrêt de travail pour le mal de dos… en cause les mouvements répétitifs, les postures, le travail de force : toutes les journées non travaillées pour cause d’accident du travail ou de maladie, représentent 233 000 emplois à temps plein !

On ne compte pas moins de 100 maladies professionnelles (MCP) reconnues par la Sécurité sociale. Les TMS en représentent 90 %, les bronchites chroniques, les allergies, les cancers, troisième maladie professionnelle, les scléroses amyotrophiques… sans oublier les troubles de la santé mentale reconnus comme risques psychosociaux (RPS).

Pour faire reconnaître sa maladie professionnelle, il faut que la durée de l’activité corresponde avec celle figurant au tableau des maladies professionnelles, qu’elle ait été reconnue médicalement, dans les délais prévus.

Si elle est reconnue, les soins et les actes médicaux sont pris en charge, les salaires sont versés, et peuvent donner droit à une reprise à temps partiel ou une retraite anticipée. Tous les salariés sont couverts par une assurance accident du travail et maladies professionnelles, les bénéficiaires du RSA participant à une activation favorisant l’insertion, les stagiaires, les détenus exécutant un travail pénal, les bénévoles actifs dans un organisme social.

L’acceptation du dossier varie de quatre mois à huit mois suivant la décision de la CPAM.

Tous les temps d’arrêts de travail résultant d’une maladie professionnelle ne sont pas pris en compte pour la retraite !

À chaque corps de métier ses maladies professionnelles, et son lot de souffrances, pour les agriculteurs, c’est la leucémie, l’anémie parasitaire, le tétanos, le charbon, les rhinites, les pharyngites, la maladie de Lyme, les cancers, pour les enseignants, la dépression, l’atteinte à la santé psychique, des troubles gastro-intestinaux, des accidents cardio-vasculaires, des AVC, des migraines, des allergies….

Rien faire c’est la conserver ?

Qu’en pensent nos 2 300 000 chômeurs ? Le chômage* est une maladie. L’absence de rythme régulier, la baisse des activités physiques, la perte d’une partie de son identité sociale, la baisse des revenus, créent un choc vécu comme un échec, entraînant la perte de l’estime de soi. Les impacts sur la santé mentale, anxiété, dépression, entraînent une dégradation de la santé physique et psychique et peuvent mener à des addictions comme l’alcoolisme. La structure familiale, est profondément affectée et donne lieu souvent à des divorces, des séparations, 43 % des SDF sont des chômeurs de longue durée, 73 % auparavant occupaient un emploi, de quoi faire peur aux 150 000 futurs licenciés !

14 millions de retraités, autres catégories privées d’emploi, connaissent le blues du retraité, pour les mêmes raisons que les chômeurs avec les mêmes conséquences… le travail leur manque !

Le tripalium, origine du mot travail, était un instrument de torture, entraînant donc des souffrances. Est-ce un hasard, si la venue au monde d’un nouveau-né est le résultat du « travail » de l’accouchement ! De la douleur naîtrait donc la vie ?

Terrible ambiguïté ! Cyniquement annoncée par les nazis « Arbeit meich Frei » à l’entrée des camps de concentration !!!

L’invitée du dimanche

 

* écouter Lavilliers « les mains d’or »