Qui a le droit ?
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 24 octobre 2024 10:44
- Écrit par Claude Séné
Un bébé, grand prématuré, a disparu de la maternité d’Aulnay-Sous-Bois où il était pris en charge pour une surveillance médicale constante dans la nuit de lundi à mardi dernier. Hors d’un environnement médicalisé, le nourrisson âgé de 17 jours pourrait ne pas survivre au-delà de quelques heures ou de quelques jours. Les personnes soupçonnées de l’avoir enlevé sont ses propres parents, qui l’auraient transporté en voiture jusqu’en Belgique, où sa trace s’est perdue, le véhicule ayant été abandonné. Les parents appartiennent à la communauté des gens du voyage et pourraient être en conflit avec les autorités.
Ils disposaient toujours de l’autorité parentale, mais une ordonnance de placement en urgence était en préparation, et a été prise le lendemain de l’enlèvement, qui, techniquement, n’en est pas un, chronologiquement. De la même façon, les cinq membres de la famille, des proches des parents, qui sont entendus en garde à vue pour complicité d’enlèvement en bande organisée, ne peuvent pas, en droit, être poursuivis pour un délit non constitué, et n’ont apparemment, reconnu aucun fait qui les mettrait en cause. Les médecins consultés par les rédactions sont unanimes. Hors d’un cadre médicalisé, Santiago court un risque vital du fait de sa prématurité, et c’est sur ce point précis qu’ils peuvent être poursuivis pour non-assistance à personne en danger, quels que soient les liens qui les réunissent. C’est d’ailleurs le sens des mesures prises par les services de l’état, lorsque des doutes sérieux sur la capacité éducative de parents, font penser que l’intégrité physique et morale de l’enfant est compromise, au point de préférer un éloignement temporaire ou à plus long terme, du milieu familial.
Quelles qu’en soient les circonstances, ce genre de décision est toujours difficile à prendre. Dans la plupart des cas, les parents, bien que défaillants objectivement, ont la volonté de chercher des solutions permettant de maintenir la structure familiale. De leur côté, quand ils peuvent s’exprimer les enfants souhaitent le plus souvent rester avec des parents auxquels ils sont attachés, même si leur vie est difficile. Les parents de Santiago, que l’on dit connus défavorablement des services de police et de justice pour des délits de violence pour le père et de toxicomanie pour la mère, ne semblent pas faire partie du grand banditisme. On peut imaginer qu’ils n’aient pas toute confiance dans l’administration et qu’ils aient pris les devants pour éviter le placement de leur enfant, qui a, il est vrai, une apparence de violence institutionnelle, pour autant qu’on puisse le savoir. En d’autres circonstances, et pour des populations plus intégrées, on peut parier que les liens familiaux auraient été préservés le plus possible. Reste à espérer que les parents, quelle que soit leur destination finale aient la lucidité de faire passer la santé de leur enfant avant toute chose pour éviter le pire.
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