Le salon du loto

Vous n’avez pas pu échapper à la campagne de promotion inaugurée hier pour vanter le lancement du tout nouveau jeu de hasard destiné à sauver le patrimoine culturel français. Si ? Bon, je résume. À la rentrée prochaine, vous aurez l’immense bonheur et le privilège insigne de pouvoir dépenser la modique somme de 15 euros pour acquérir un très joli ticket à gratter, adorné de magnifiques reproductions de monuments français en péril. Ce faisant, vous réaliserez une bonne action, puisqu’un euro cinquante-deux centimes sera reversé à la fondation du Patrimoine qui financera la réfection des monuments retenus.

Bolloré m’a tuer

Si ce n’est encore fait, Vincent Bolloré aura tout tenté pour couler Canal plus, dont les jours pourraient désormais être comptés avec la perte des droits de diffusion du football hexagonal à partir de 2020. Il est de bon ton de vanter la clairvoyance des grands « capitaines d’industrie », qui seraient les seuls et uniques responsables de l’essor de leurs groupes, ce qui justifierait les salaires mirobolants qu’ils s’octroient. Dans ce cas, il est légitime de leur imputer également les échecs subis du fait de leurs stratégies désastreuses.

Ah ! Monsieur Darmanin !

En paraphrasant la chanson de Jean Ferrat stigmatisant le patron du Figaro pour son soutien aux guerres coloniales, j’ai envie de dédier ce petit poème au ministre de l’Action et des Comptes publics qui n’hésite pas à tenir des propos provocateurs sur les ondes de RTL : « ah ! Monsieur Darmanin, vous osez déclarer qu’il y aurait en France trop d’aides sociales ». À vous en croire, il y aurait pléthore d’allocations et ce seraient elles qui empêcheraient les chômeurs de trouver un travail ! vous n’avez pas honte ?

Ce que veulent les Italiens

Généralement, on nous bassine avec des affirmations péremptoires sur les volontés supposées des Français. « Les Français n’en peuvent plus… », « les Français veulent que… », et ainsi de suite. Comme si « les Français » étaient un seul et même corps, dirigé par un cerveau totalement univoque, tendu vers un seul et unique objectif. L’exemple italien me paraît parfait pour démonter cette idée reçue, tellement confortable pour nos politiques, adeptes du « prêt-à-penser ». Les Italiens auraient donc voté comme un seul homme en faveur de la crise.