L’anse du panier

Vous connaissez l’expression « faire danser l’anse du panier » qui fait allusion à la pratique en usage chez les employées de maison bourgeoise, qui prélevaient une commission sur les commissions dont elles étaient chargées, en dédommagement de leur mission. De nos jours, les temps ont changé et l’on ne trouve plus guère de petit personnel, ma bonne dame. Cependant, l’anse du panier a toujours tendance à gigoter, et ce, pour le plus grand profit des enseignes de la grande distribution, qui ont pris le relais des domestiques indélicats.

Jamais content

J’avoue, c’est tout moi. Carrément méfiant, jamais content. Comme les scouts, je suis toujours prêt. Prêt à soupçonner le pouvoir en place de manipuler l’information et à défaut de la récupérer à son profit. Alors quand le ministre de l’Intérieur, dans son style inimitable de bafouillage qui semble inhérent à la fonction depuis Gaston Deferre, évoque le crime d’un « déséquilibré » pour qualifier le double meurtre survenu hier à Trappes, je devrais être satisfait de voir qu’il ne se précipite pas tête baissée sur la piste terroriste que tout semble indiquer.

Négligence

Ce serait l’explication de la façon dont l’actuelle ministre de la Culture, Françoise Nyssen, par ailleurs codirectrice de la maison d’édition Actes Sud, gère ses affaires personnelles. En effet, elle avait omis de déclarer des travaux à Arles afin d’améliorer les locaux de son entreprise, et elle n’avait pas demandé la moindre autorisation pour ce faire. Ce n’est qu’en 2017, à l’occasion de son entrée au gouvernement, que son mari régularisera la situation, bénéficiant de la bienveillance de l’administration. Toute relation avec quelque amitié politique que ce soit ne pourrait évidemment qu’être fortuite.

Bretelles et ceinture

Je ne sais pas, vous, mais je viens de passer 19 jours de vacances parmi les plus tranquilles de ces dernières années. Oh ! je n’ai rien fait d’extraordinaire, rien qui mérite de passer à la postérité, mais justement. À part deux ou trois bains de foule dans une eau tiède soigneusement calibrée pour ne faire aucune vague, le président Macron s’est scrupuleusement fait oublier dans sa résidence d’été du Fort de Brégançon. C’est-à-dire que 19 jours durant, il n’y a pas eu d’annonce d’un nouveau mauvais coup contre les Français de ce serial réformateur, et ça, ça n’a pas de prix.