Affinités électives

Nous en sommes à deux jours avant la cérémonie officielle qui va introniser Donald Trump comme 47e président des États-Unis, et les spéculations vont bon train sur les personnalités qui assisteront à l’évènement. Tout le monde ne sera pas convié, et l’absence du Président français, par exemple, ne manquera pas d’être interprétée comme une marque de la disgrâce d’Emmanuel Macron aux yeux de Donald Trump, qui ne connait que les rapports de force, à condition qu’ils soient en sa faveur. Mais les Américains font valoir qu’il n’est pas de coutume d’inviter les chefs d’état et de gouvernement à ces cérémonies. L’excuse serait acceptable si la règle s’appliquait à tous.

Pas vu pas pris

Ou comment menacer l’Occident, sans aller jusqu’au bout, tout en faisant croire le contraire. C’est en quelque sorte la signification d’une des dernières provocations de Vladimir Poutine en prenant pour cible mercredi un avion français qui effectuait une mission de surveillance en mer Baltique pour le compte de l’OTAN. Notre appareil survolait alors des eaux internationales, et il était donc parfaitement dans son droit, pour surveiller l’intégrité des câbles sous-marins de télécommunication ainsi que du câble acheminant de l’électricité dans cette zone. En effet, fin décembre, certains de ces câbles ont été endommagés et l’on soupçonne fortement la Russie d’être à l’origine de ces sabotages, bien qu’elle le nie farouchement.

Le roi dit « nous voulons »

Ce « nous » n’est pas pluriel. Il exprime au contraire la concentration du pouvoir entre les mains du souverain, du monarque absolu qui règne sans partage. C’est pourquoi on l’appelle également « le nous de majesté ». C’est dans cet esprit qu’il convient de regarder la façon dont Donald Trump a annoncé le cessez-le-feu qui va intervenir dans la bande de Gaza après 15 mois interminables de représailles israéliennes à l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, et mettre fin au calvaire des otages et de leurs familles. « Nous avons un accord sur les otages au Moyen-Orient » a donc déclaré Donald Trump sur son réseau « Truth social », en prenant de vitesse le toujours président Joe Biden.

La confiance à pile ou face

Le discours de politique générale prononcé par François Bayrou hier était très attendu, notamment par les socialistes qui espéraient du Premier ministre qu’il clarifie sa position, en particulier sur la réforme des retraites dont ils réclament l’abrogation ou, a minima, une suspension de son application. La droite, ralliée récemment à la cause du président Macron, en ayant fait un casus belli, François Bayrou était pris dans un étau d’exigences contradictoires. Pour ne mécontenter personne, il n’a pas voulu trancher et il a donc proposé de confier le bébé aux partenaires sociaux, au risque de se fâcher avec tout le monde. Ce faisant, il ne prend pas grand risque, puisque, faute d’accord, c’est le statu quo qui s’impose.