Saleté de marteau !

Vous savez bien, le coupable c’est le marteau, qui, au lieu d’enfoncer le clou comme c’est sa fonction principale, se permet de dévier de sa trajectoire pour aller écraser malencontreusement le doigt qui est supposé le guider. Les agents de l’Office français de la biodiversité se sont mis en grève aujourd’hui pour protester contre le lâchage en rase campagne de l’état qui les emploie et leur demande de pratiquer des contrôles dans les exploitations agricoles pour vérifier l’application des règles qu’il a lui-même édictées. Et voilà que le Premier ministre en personne, dans son discours de politique générale, les désigne à la vindicte populaire parce qu’ils auraient commis des fautes et des humiliations à l’encontre des agriculteurs.

Le riche se rebiffe

Depuis que les gouvernements provisoires qui se succèdent cherchent désespérément, en vain pour l’instant, à établir un budget pour 2025, il y a une constante, qui serait de taxer, exceptionnellement ou pas, les entreprises et les particuliers les plus fortunés, afin de boucler à l’équilibre ou presque les dépenses et les recettes de l’état en attendant des jours meilleurs. Les prévisionnistes sont partis du principe que les plus riches seraient aussi les plus disciplinés et qu’ils consentiraient donc à l’impôt, fût-il exceptionnel, sans protester outre mesure. C’était aller un peu vite en besogne, comme en témoigne le discours très offensif de Bernard Arnault, l’homme le plus riche d’Europe, mais qui ambitionne de talonner les milliardaires américains.

Alerte rouge !

D’un point de vue météorologique, je fais partie de la population menacée par des crues catastrophiques, même si, par chance, je ne suis pas dans une zone inondable, et que les conséquences d’une pluie persistante se limitent pour moi à éviter les secteurs recouverts par l’eau débordant des lits des rivières ou les bords du canal de Nantes à Brest. Sur le plan politique, c’est la coïncidence de cette alerte et la résurgence de points de vue de l’extrême droite par le Premier ministre qui a attiré l’attention et menace paradoxalement de mettre le feu aux poudres. Ce serait le sentiment de « submersion » lié à l’immigration qui provoquerait un ras-le-bol et un rejet par la population.

La simplicité même

C’est ce qui caractérise le mieux à mon avis la façon dont le nouveau président des États-Unis considère l’état du monde et de l’Amérique. D’un côté, les gentils, dont il fait partie, naturellement, et dont il veut bien partager les idées du moment qu’on ne touche pas au Dieu dollar et que l’on permette aux affaires, notamment les siennes et celles de ses amis, de prospérer. De l’autre, les méchants, et spécialement les étrangers, les femmes, les trans, les démocrates et ceux qui les défendent, enfin, tous ceux qui ne sont pas d’accord avec lui, spécialement cette femme évêque qui a fait appel à son humanité au cours d’un sermon à sa messe d’investiture, et qui pourrait payer très cher son courage.