Combien de divisions ?

C’est aujourd’hui que l’Assemblée Nationale va être appelée à se prononcer sur l’accord bilatéral de sécurité entre la France et l’Ukraine signé le 16 février dernier par les présidents des deux pays, Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky. Le débat sera suivi d’un vote, et la même procédure sera mise en place le lendemain au Sénat. On ne peut que se féliciter que la représentation nationale soit consultée, et que le débat soit sanctionné par un vote, mais on peut s’étonner légitimement que ce processus se fasse a posteriori, quand les décisions sont déjà prises, et alors que le signataire, côté français, n’avait reçu aucun mandat pour négocier avec son homologue ukrainien.

D’ailleurs, le résultat des votes des députés et des sénateurs ne revêtira aucun caractère contraignant, prend-on la peine de préciser à l’Élysée, histoire de verrouiller encore plus la portée du débat prévu et parer à toute éventualité. Cette décision tardive ne peut se comprendre que comme une manœuvre d’Emmanuel Macron pour tenter de masquer son impuissance à réunir une majorité crédible, qui se traduit par une position catastrophique dans les sondages d’opinion, à trois mois d’élections européennes qu’il ne peut plus espérer gagner. Surtout pas avec une inconnue du grand public qui découvre une tête de gondole dont il ignore tout. Jusqu’aux militants du parti présidentiel qui sont incapables de citer correctement son nom. Comme je ne suis pas rancunier, je vous livre son patronyme, pour vous éviter de le chercher : elle s’appelle Valérie Hayer, ce qui se prononce comme l’exclamation des enfants jouant à cache-cache : « a y est ! » pour signaler que le compte à rebours est écoulé et que la recherche va commencer.

Le président espère détourner l’attention de cette échéance en essayant de marginaliser le Rassemblement national et la France insoumise, qui devraient s’abstenir pour les uns et voter contre pour les autres, pour des raisons différentes. Quand on ne peut pas rassembler, il est tentant de chercher à diviser pour régner en se posant en arbitre tout en jouant sur tous les tableaux. Le président de la République, qui s’est comporté en serial gaffeur avec ses déclarations intempestives d’envoi de troupes au sol, va bénéficier indirectement de l’initiative désastreuse du pape qui a appelé récemment les Ukrainiens, qui sont pourtant les agressés, à lever le drapeau blanc de la capitulation pour négocier avec l’agresseur, Vladimir Poutine, une paix qui scellerait le sort des démocraties dans la zone d’influence russe, qui ne connait aucune limite selon l’occupant sans droits ni titres du Kremlin. Le pape, combien de divisions ? demandait déjà un Joseph Staline faussement naïf en 1935. La question se pose à nouveau, mais différemment, avec un souverain pontife vieillissant, dont les positions risquent d’entraîner des divisions chez les fidèles qui le suivent encore.

Commentaires  

#1 jacotte 86 12-03-2024 11:51
la vieillesse ne peut plus et la jeunesse ne sait pas...jamais e proverbe n'a été aussi vrai hélas pour moi aussi
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