Les aventures extraordinaires de Donald Schtroumpf

Oui. J’ai décidé que le président orange méritait d’être ripoliné de frais et d’être assimilé aux héros du dessinateur Peyo, tout de bleu revêtus. Il faut dire que le président américain fait très fort ces derniers temps et que l’on ne sait plus trop s’il convient d’en rire ou se préparer à en pleurer. Il semblerait qu’il soit incapable de tenir sa langue et malheureusement pour lui, ses déclarations, en principe privées, se retrouvent très rapidement dans la presse. Ainsi de sa conversation avec le président autocrate des Philippines, Rodrigo Duterte.

Les deux présidents seraient tombés d’accord pour juger la situation avec la Corée du Nord comme extrêmement dangereuse, du fait que Kim Jong-un est un fou qui détient l’arme nucléaire. Venant de la part d’un expert en la matière, ce jugement est en effet fort inquiétant. Nous ne sommes pas loin de penser que le plus instable et donc le plus dangereux pourrait bien être le grand Schtroumpf en personne. Au passage, Donald a quand même révélé un secret d’État à son homologue en divulguant la présence de deux sous-marins nucléaires dans la zone. S’il continue sur cette lancée, les militaires américains seront obligés de cacher à leur président les informations sensibles s’ils ne veulent pas qu’elles s’étalent dans la presse dès le lendemain. Donald Schtroumpf a aussi félicité Rodrigo Duterte pour son action contre la drogue, négligeant au passage les milliers de morts causés par la répression, dont certains exécutés par le président en personne.

Cette bourde est révélée au lendemain de la visite du président américain en Israël, où il a apposé une remarque surréaliste sur le livre d’or commémorant la Shoah, digne d’un potache ignorant tout de l’histoire récente de l’humanité, exprimant une fierté puérile, comme s’il n’en était toujours pas revenu d’avoir été élu. Pendant ce temps, la Schtroumpfette Mélania n’en finit plus de marquer ses distances avec ce balourd qui lui répugne visiblement de plus en plus, et comme on la comprend ! Plus le temps passe, plus il devient évident que le milliardaire américain n’était pas taillé pour le job. Lui qui a toujours considéré ses adversaires politiques comme surcotés, démontre quotidiennement qu’il n’a pas les épaules pour diriger le pays le plus puissant de la planète. Non seulement il manque cruellement d’information sur la plupart des sujets importants dont il a à traiter, mais il refuse de se faire assister, considérant que son jugement est plus sûr que les avis dont il pourrait s’entourer. La seule bonne nouvelle concerne le rôle de la presse et de la justice, qu’il n’est pas parvenu à museler malgré tous ses efforts et qui exercent encore un contre-pouvoir salutaire en attendant peut-être une issue plus radicale, avant que le Grand Schtroumpf déclenche le pire avec une guerre nucléaire.