Il ne manque pas d’air
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 29 août 2016 10:27
- Écrit par Claude Séné
Nicolas Sarkozy est satisfait. Il est persuadé d’avoir réussi sa rentrée médiatique et d’avoir entamé le processus de reconquête de la droite et par là même du pays. Sa stratégie est simple : créer un choc en occupant massivement le terrain, et l’effet de souffle fera le reste. Avec sa maitrise habituelle de l’anglais, il a déclaré que « l’effet de blast a été complet », ignorant manifestement que « blast » signifiait déjà effet de souffle. Le communicant qui lui a vendu le concept a dû omettre de lui fournir le mode d’emploi.
Sur le papier, l’idée semblait excellente. À un petit détail près. Elle repose sur la « surprise » de l’annonce d’une candidature archiconnue depuis longtemps, et sur « l’impatience » des Français de retrouver leur candidat préféré, qu’ils ont pourtant lâché en 2012. Cependant, Sarkozy devait être avide de découvrir les résultats des sondages préélectoraux pour savoir s’il avait comblé son retard sur Alain Juppé, en tête depuis de longs mois, et dont il espère qu’il se dégonfle sous « l’effet Balladur », le syndrome d’échec du favori parti trop tôt. L’effet de souffle ne semblait pas ravageur samedi puisque Sarkozy perdait 2 points au profit de Bruno Lemaire et restait à 14 longueurs de Juppé. Ce serait plutôt un effet à retardement, puisqu’un léger frémissement se serait produit avec un nivellement des scores au premier tour, nous apprend ce matin un nouveau sondage. Mais Juppé garderait toujours l’avantage au second tour.
Reste à savoir si Sarkozy pourra trouver un second souffle, ou s’il se retrouvera rapidement à bout de souffle, le souffle coupé, sous les coups de boutoir de son ancien Premier ministre, François Fillon, qui semble avoir décidé de rendre coups pour coups, avec les intérêts, ce qu’il a subi comme « collaborateur » de l’ancien président. La période de campagne qui s’annonce jusqu’à la désignation du candidat « de la droite et du centre » le 27 novembre prochain, devrait être dévastatrice. Les « petits candidats » n’ont d’autre choix que de cogner très fort pour exister face aux deux favoris. Une chose est sûre, on peut compter sur Nicolas Sarkozy pour se battre jusqu’à son dernier souffle, quitte à sacrifier la totalité du parti pour parvenir à ses fins. Selon son analyse, qui ressemble davantage à un acte de foi, le soufflé serait en train de monter progressivement. Comme chacun le sait, il doit être servi pile à l’heure, sous peine de le voir retomber piteusement. Cela ne consolera guère la gauche, toujours en fâcheuse posture, quel que soit l’adversaire.