Ça passe ou ça casse
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 16 juin 2016 11:01
- Écrit par Claude Séné
Ou bien, ça passe et ça casse. Le gouvernement ne sait plus quoi faire pour se sortir du guêpier de cette loi sur le Code du travail, mal engagée depuis le début et dont les Français continuent à juste titre de se méfier et à rejeter majoritairement. Il ne semble plus rester de solution pour que les protagonistes puissent raisonnablement se mettre d’accord sur une sortie de crise sans paraitre abandonner leurs convictions. La dernière manifestation organisée par les syndicats contestataires a encore réuni beaucoup de participants, sans qu’il soit possible de donner un nombre précis, tant les chiffres diffèrent selon les sources.
Ce qui se confirme de jour en jour, c’est la présence de casseurs professionnels, évalués à 7 ou 800, dont le seul but est de dégrader l’environnement, de casser du CRS, de créer un climat de guerre civile ou de guérilla urbaine et qui ont donné un spectacle désolant d’émeute, s’en prenant même à un hôpital pour enfants. À défaut de pouvoir en attribuer la faute aux manifestants, le Premier ministre accuse la CGT de laisser-faire, comme si de simples citoyens comme ceux qui forment les services d’ordre des organisations syndicales avaient les moyens d’une brigade antiémeute. Le but caché de ces déclarations, outre de vouloir discréditer le mouvement, est évidemment de préparer l’opinion à une éventuelle interdiction de manifester à Paris. Coluche le rappelait déjà en 1977, sous un gouvernement de droite : « Les manifestations, c’est entre "La Nation" et "La République", hein ! Ils vont pas vous la donner entre "L’Étoile" et "La Muette", c’est là qu’y habitent, hein ! Mais y parait qu’entre "La République" et "La Nation", ils ont le droit très très souvent. Et alors à Créteil, entre la gare et la poste, tous les jours si ils veulent... »
Ah ! que la France serait un beau pays facile à gouverner sans les Français. Grâce au 49.3 et à moins d’un coup de théâtre, la loi finira bien un jour ou l’autre par être considérée comme adoptée sans que la représentation nationale se soit véritablement prononcée sur le fond, dont on sait qu’il fait consensus contre lui pour des raisons diverses. Les Français continueront de penser que c’est un mauvais texte, au grand dam de la CFDT qui en a été l’inspiratrice. En dépit des efforts du gouvernement pour rejeter les débordements sur les manifestants, ils continuent à soutenir le mouvement de contestation et le pouvoir pourrait n’obtenir qu’une victoire à la Pyrrhus. Gare à la casse électorale et au désastre en 2017 !