Shame on you !!!
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 27 mars 2016 10:12
- Écrit par L'invitée du dimanche
Je suis depuis quelques jours envahie par ce sentiment si complexe qu’il a mérité un petit détour vers sa définition. On l’a tous un jour connu, j’en ai fait ma première expérience dans ma petite enfance quand je suis arrivée à la porte de l’école maternelle, sans petite culotte. Si je m’en souviens si bien c’est que le sentiment de honte génère des émotions complexes, profondes, déjà toute petite j’avais conscience d’une atteinte à ma dignité !
La honte a une dimension sociale évidente, on a toujours honte « devant » les autres et par rapport à leur jugement. Elle est souvent générée par les humiliations, les moqueries, les mensonges, qui peuvent blesser profondément le narcissisme d’un individu. Je pense par exemple à ces humiliations que les maîtres faisaient subir aux élèves patoisant pour les obliger à parler un français châtié, les tours de cour avec « la vache » bâton de bois tenu derrière le dos, effectués par les petits Bretons, ont sûrement contribué à créer la honte de leur propre identité. Les conséquences ont été rapides, des générations entières de Bretons se sont refusées à retransmettre leur langue à leurs enfants au point qu’elle a failli disparaître avec toutes ses richesses et ses particularités !
Quand elle touche la dimension corporelle, la honte provient d’un sentiment de laideur, de monstruosité, d’anormalité, et provoque un repli sur soi, une difficulté de communication avec son entourage, voire une phobie sociale… elle a pourtant aussi le mérite de donner des limites à ce qui est acceptable dans les relations, elle va jusqu’à être une inhibitrice de pulsion de violence pour rester dans les limites de l’humain.
Il arrive aussi hélas que des humains soient inaccessibles à ce sentiment, on dit alors qu’ils sont sans vergogne, et puisqu’ils ne sont pas sensibles à cette perte de dignité, il nous arrive d’avoir honte pour eux. C’est ce qui m’anime aujourd’hui, j’ai honte pour tous ces politiques incapables de connaître les limites de la décence, de la franchise, de l’honnêteté intellectuelle et croyez-moi ça fait mal. C’est une émotion tellement forte que je me demande si j’oserais revendiquer mon identité française si je devais aller à l’étranger.
Comment Monsieur Sapin n’a-t-il pas honte, dès le premier jour des attentats de Bruxelles, sans respecter le moindre délai de compassion, d’accuser les services policiers belges d’incompétence ?
Comment Monsieur Bruno Le Roux, peut-il dans trois interviews, raconter des versions différentes sur la rédaction de son tweet le même jour des attentats pour essayer de justifier l’énormité de ses propos ?
Comment le rigolo de service, Sarko pour ne pas le nommer, peut-il inventer des pseudo-dialogues avec Claire Chazal, quand il suffit de revenir à la source de l’émission pour dénoncer ses fabulations ?
La liste pourrait être longue de Cahuzac aux Balkany, tous ces menteurs professionnels indignes d’exercer le pouvoir, et je rêve d’un pays où l’honnêteté intellectuelle et la droiture seraient des valeurs fondamentales ! Mais je rêve.
L’invitée du dimanche
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