Un vert, ça va…

Je sais, elle n’est pas glorieuse, cette blague, mais je n’ai pas pu m’en empêcher. Il faut dire qu’avec les écologistes, ou ce qui reste de leur parti, on est confronté à une sorte de caricature de la politique, où il semble que les ambitions personnelles prennent le pas sur les orientations générales. Vous me direz qu’il en va de même pour la plupart des partis, mais la densité de leaders rapportée au nombre de militants atteint chez les écologistes des sommets rarement égalés. Europe écologie les verts se voulait la maison commune abritant les différentes sensibilités du mouvement, force est de constater qu’il n’en reste plus guère que les murs.

On avait coutume de dire qu’il suffisait de réunir deux trotskistes pour créer immédiatement trois courants de pensée. Les écolos donnent l’impression de vouloir battre le record. Aussi quand François Hollande a décidé d’essayer de faire rentrer des verts au gouvernement, la question du choix est vite devenue un vrai casse-tête. Non que les candidats risquent de manquer. Les dissidents avaient clairement fait savoir qu’ils étaient à la disposition du pays, comme on dit, et François de Rugy aurait probablement accepté un maroquin lui aussi. Le problème venait plutôt de la représentativité des personnalités invitées à faire partie du gouvernement. La plus légitime, Emmanuelle Cosse, a dû démissionner de son poste de secrétaire générale de EELV pour devenir ministre, non pas pour éviter conflit d’intérêts ou télescopage de fonctions, mais bien parce qu’elle entrait en contradiction frontale avec son propre parti.

Si bien que s’il y a effectivement trois verts au gouvernement, ils ne semblent représenter guère plus qu’eux-mêmes et il n’est pas certain qu’ils adoptent une attitude commune par rapport aux sujets de désaccords qui ne manqueront pas de se présenter. D’ores et déjà, la déchéance de nationalité et l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes sont des points de friction avec le gouvernement Valls. Il y aura aussi la question des primaires, soutenues par le député européen Yannick Jadot, alors qu’il est clair que Cécile Duflot se présentera sans passer par cette case où elle serait forcément recalée. Sans compter les figures tutélaires qui veillent jalousement aux destinées du mouvement même quand elles n’y jouent plus un rôle actif : que ce soit Daniel Cohn-Bendit, Noël Mamère, ou surtout Nicolas Hulot, qui a refusé un poste ministériel, mais qui serait le moins contestable, peut-être justement de ce fait. On leur souhaite bien du courage.

Commentaires  

#1 jacotte 86 12-02-2016 12:02
vendre son âme pour un maroquin...ou pour la gloire , et peut-être les gros sous; on nous aura tout fait,on ne sait plus à qui se raccrocher!
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