Populaire
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 17 janvier 2016 10:28
- Écrit par L'invitée du dimanche
C’est le qualificatif que l’on a attribué à Michel Delpech quand il est décédé. Il était, parait-il, « un chanteur populaire », quand Pierre Boulez est décédé à son tour quelques jours après, on a dit de lui « le célèbre compositeur et chef d’orchestre… », mais on n’a pas dit le populaire musicien !
Cette distinction m’a interpellée. Que signifie être populaire ? Dans le cas d’une personnalité, je pense qu’on peut entendre qu’elle est appréciée par la masse des gens, par le plus grand nombre des citoyens composés de gens du peuple, entendons par les plus communs d’entre eux, les élites n’en faisant pas partie. Un autre chanteur décédé récemment, David Bowie pour ne pas le nommer, expliquait lors d’une interview, que sa motivation dans sa recherche artistique c’était l’élitisme, au point que lorsqu’il devenait trop populaire, il s’obligeait à passer à autre chose ! On cerne mieux que ce qui est populaire, est accessible au peuple, destiné à être aimé par le peuple. Les émissions populaires, comme les télés réalité, ont sûrement cet objectif et ne reculent parfois devant rien pour l’atteindre, y compris les arguments les plus bas ou voyeuristes, exploitant ce qu’il y a de moins noble chez le spectateur, mais il faut alors distinguer vulgaire et populaire…
Il y a toujours un sens un peu péjoratif et dévalorisant à cet adjectif, j’ai aimé relever quelques-unes des expressions les plus courantes, où on le rencontre pour le prouver.
On parle de « langage populaire » par exemple, opposé au langage des érudits, on habite dans « des quartiers populaires », où l’on croise une catégorie sociale de population dite « des couches populaires » aux revenus moyens, même pires, que la finance a essayé de récupérer en créant « des banques populaires » qui n’ont de populaire que le nom… Il arrive que le gouvernement prenne « des mesures populaires », destinées à plaire au plus grand nombre, entre autres aux plus petits. Ces plus petits à qui on accorde « un bon sens populaire », fait de sagesse et de simplicité, et auxquels on daigne faire appel pour composer « un jury populaire » pour siéger au tribunal d’assises !
J’ai gardé pour la fin « la soupe populaire » après le crash de 1929 pour nourrir gratuitement les plus démunis et qui continue hélas à exister, enrichie des restos du cœur et autres associations tout aussi populaires dans leur renommée que dans leurs actions.
Dans le domaine politique on n’est pas prêts d’oublier « le Front populaire » porteur en son temps de progrès et d’espoir, non plus que « les démocraties populaires », dont il y aurait beaucoup à écrire, tout en faisant très attention au dévoiement de ce qualificatif, le populisme, exploitation démagogique « des élans populaires », qui semble fleurir ces dernières années !!!
L’invitée du dimanche
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