Arrêtez le massacre !

Franchement, on n’en peut plus. Trop, c’est trop. Malgré toute l’estime dans laquelle je peux tenir David Bowie, le déferlement d’hommages plus ou moins sincères ou authentiques qui ont submergé la planète médiatique me laisse un goût de trop-plein de bûche par-dessus le foie gras, un genre de « vous reprendrez bien un peu de cholestérol sur votre diabète » à vous écœurer pour le restant de vos jours. Pas moyen d’ouvrir un poste de radio ou de télévision sans tomber sur un des tubes planétaires de l’artiste, ni de consulter le moindre journal qui n’y aille de sa nécrologie.

Je vous le dis, cette ambiance funèbre commence à me peser sérieusement. Et ce n’est pas fini. Il faut bien se rendre à l’évidence, cette génération de Papy boomers à travers le monde, celle qui est née juste après la 2e guerre mondiale, ne rajeunit pas. Il y a fort à parier que certains de ses représentants les plus emblématiques nous fassent lâchement défaut dans l’année qui commence à peine. Je crains particulièrement le mois d’avril, dont chacun sait depuis Jacques Audiard combien il peut être meurtrier, au même titre que l’été tout entier, selon Jean Becker. Si nous continuons à ce rythme-là, entre les commémorations des évènements tragiques d’un passé récent ou plus lointain, et les hommages aux personnalités disparues, on ne va pas s’en sortir. Regardez, rien que pour François Mitterrand, on a commémoré coup sur coup le 20e anniversaire de sa disparition et le centenaire de sa naissance. Il va y avoir un moment où il faudra faire le tri : nous n’aurons pas assez de jours pour contenter tout le monde, déjà que les journées de toutes sortes se bousculent au portillon et parfois se chevauchent.

Rien ne serait pire que de subir le même sort que le malheureux Jean Cocteau qui a eu la mauvaise idée de casser sa pipe à peine 6 heures après Édith Piaf, le 10 octobre 1963, ce qui fait que sa mort est passée complètement inaperçue. Ou alors, il faudra établir un ordre de passage en fonction de la notoriété des impétrants à la postérité, un peu comme on fait avec les dates de sortie d’un film ou d’un album, au lieu de procéder comme pour la rentrée littéraire, où tous les livres sortent en même temps. Reste une grosse question : qui chantera pour Johnny, le jour inéluctable où il faudra lui rendre hommage ? Les paris sont ouverts.

Commentaires  

#2 philippe 12-01-2016 12:07
pour citer les nuls de la grande époque :
arrêtez de mourir nos services sont débordés c'est un véritable succès !
désormais seules les personnes dont la date de naissance commence par un nombre pair sont autorisées à mourir...merci de votre compréhension
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#1 jacotte 86 12-01-2016 10:45
Mireille Mathieu si elle est encore là pardi!!!
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