Messages subliminaux

Vous connaissez le fantasme de tout publicitaire qui rêve de vous amener à acheter son produit, sans même que vous ayez conscience d’avoir été manipulé. En 1957, un Américain prétendait avoir augmenté massivement ses ventes de pop-corn et de coca en insérant furtivement des images dans des séquences banales. La théorie est basée sur la persistance rétinienne, qui crée l’illusion d’un mouvement continu à partir d’un défilement de 24 images par seconde. Une 25e image ne serait pas reconnue comme telle, mais atteindrait cependant les limites de la conscience et pourrait influencer des comportements. Trop beau pour être vrai : le publicitaire avait à la fois inventé la méthode et truqué l’expérimentation.

Le mythe a la vie dure, mais les publicités jouent parfois franc-jeu avec plus ou moins de bonheur. J’en prendrai deux exemples. Le premier nous vient de l’inénarrable Cerise de Groupama, incarnée par des starlettes se succédant aussi rapidement que les images subliminales. Deux amies prennent le thé dans le jardin. L’enfant de l’une se balance dangereusement. Qu’auriez-vous fait à la place de l’autre amie ? Vous lui auriez suggéré de demander une conduite plus prudente. Elle, non. Elle téléphone à Cerise qui lui vante son assurance. Message (à peine) caché : allez-y, prenez des risques, l’assurance paiera l’hôpital et s’il le faut, les obsèques. Rassurant, non ?

Deuxième exemple, une réclame pour une voiture, une parmi tant d’autres en ce moment. Oui, mais celle-ci, elle possède une alerte si l’on franchit la ligne de sa file de circulation. Cette fois-ci, le spot met en scène un nouveau père et son fils. Il lui apprend d’abord à faire du vélo, mais le gamin a une fâcheuse tendance à tirer à gauche, qui, comme chacun sait, représente le côté obscur, sinistre, voire maudit, surtout en politique. Heureusement, Papa est là pour le remettre dans le droit chemin à grand renfort de : « à droite, à droite, à droite… bien mon garçon ». Au cas où l’on n’aurait pas tout compris, il remet ça à la piscine, où la conduite à droite n’est pourtant pas obligatoire. Et pour finir, c’est le gamin qui montre qu’il a bien intégré la leçon en félicitant ironiquement le père quand le dispositif de la voiture le rappelle à l’ordre. Là aussi, le message est clair : restons dans le rang, chacun chez soi et les sociétés seront bien gardées. Comprend qui veut.

Commentaires  

#1 jacotte86 19-11-2015 11:21
tu vois le mal partout!!! et moi aussi
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