
Quand ils sont venus chercher…
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 8 mars 2025 11:15
- Écrit par Claude Séné

Vous connaissez probablement ce texte du pasteur Martin Niemöller, qui a été publié sous des formes légèrement différentes et dont je vous résume ici le propos, toujours d’actualité.
« Ils sont d’abord venus chercher les socialistes, et je n’ai rien dit, parce que je n’étais pas socialiste. Puis ils sont venus chercher les syndicalistes, et je n’ai rien dit parce que je n’étais pas syndicaliste. Puis ils sont venus chercher les Juifs, et je n’ai rien dit, parce que je n’étais pas juif. Puis ils sont venus me chercher, et il ne restait plus personne pour me défendre. »
Depuis le début de la guerre d’invasion de l’Ukraine par les troupes russes, les Ukrainiens nous répètent que si ce sont eux qui sont en première ligne, nous aurions tort d’imaginer que Vladimir Poutine en restera là en cas de victoire, et que notre intérêt bien compris est de les aider à tenir tête à l’envahisseur. Ce qui était déjà vrai avant l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche, le devient encore plus après avec l’alignement des États-Unis sur les positions impérialistes de la Russie. Le président américain met en doute la volonté de ses alliés du traité de l’Atlantique-Nord, en particulier la France, de voler au secours des USA, en cas de besoin, ce qui trahit, à mon avis, sa propre intention de ne pas faire jouer l’article 5 du traité si un membre de l’alliance était attaqué à son tour. Il n’y a en effet aucun automatisme dans cette procédure qui reste à la discrétion des pays membres. On peut déjà supputer que des pays comme la Hongrie de Viktor Orban, ne trouveraient rien à redire si la Russie s’attaquait à un nouveau pays européen sous un prétexte quelconque, et le président des États-Unis est tellement fantasque et imprévisible que toutes les hypothèses sont possibles.
En France aussi, la Russie n’est pas toujours considérée comme un pays ennemi dont il convient de se méfier sous peine de graves désillusions. Il reste pour l’extrême droite, et notamment le Rassemblement national, un allié potentiel. Le cas de Thierry Mariani, passé avec armes et bagages des Républicains au RN, comme Éric Ciotti, est à cet égard emblématique, qui ne croit pas à l’éventualité de chars russes défilant sur les Champs Élysées. Moi non plus, si nous faisons le nécessaire, et que nous ne laissons pas un autocrate conquérir des territoires les uns après les autres, alors que nous sommes, potentiellement, plus forts réunis que la grande Russie impériale dont rêve Vladimir avec la complicité de Donald, et la neutralité bienveillante de Xi. « Ils ont envahi l’Ukraine, et je n’ai rien dit, parce que je ne suis pas ukrainien... »
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