
Pourquoi tant de haine ?
- Détails
- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 4 mars 2025 11:03
- Écrit par Claude Séné

Avec sa décision de geler totalement la livraison d’armes et de munitions à destination de l’Ukraine, Donald Trump a franchi un nouveau palier dans l’escalade qui vise à obliger le président Zelensky à se soumettre ou à se démettre, cette dernière option ayant clairement sa préférence. En effet, un dirigeant plus souple lui permettrait de faire plaisir à son nouvel ami, Vladimir Poutine, qui avait pour but de guerre initial d’envahir l’Ukraine en totalité et d’occuper la capitale pour y installer un pouvoir à sa botte après des élections aussi peu libres que possible. On sait aujourd’hui que Poutine n’a pas les moyens de cette ambition tant que les États-Unis soutiendront, même a minima, l’Ukraine.
Or Donald Trump tient absolument à un arrêt des hostilités, même provisoire, pour pouvoir affirmer qu’il a fait la paix, comme il s’y était engagé. Pour lui, Zelensky est une quantité négligeable qui a le culot de ne pas lui obéir aveuglément. Sa seule existence est un démenti de l’autorité du président américain, qui de ce fait, le déteste totalement, alors qu’il flatte et respecte l’autocrate russe, beaucoup plus dangereux pour la démocratie et la paix mondiale. Pour autant que l’on puisse deviner ce qui traverse le cerveau de l’imprévisible Donald Trump, qui ne cesse de mentir tout en se contredisant lui-même, il est persuadé que Poutine tiendra sa promesse de ne pas étendre le conflit dans les zones dont Trump estime qu’elles font partie de son territoire réservé. C’est probablement pour cette raison qu’il pense que Poutine n’aurait pas déclenché cette guerre d’invasion sous sa présidence.
Et c’est en quoi il se fourre le doigt dans l’œil, à mon humble avis. L’expansionnisme russe ne se donne aucune limite a priori et ne s’arrêtera que devant une force égale ou supérieure. Donald Trump se met en situation d’aider Vladimir Poutine à étendre ses conquêtes, comme la grenouille qui accepte de transporter sur son dos le scorpion pour traverser une rivière. Il compte sur sa supposée puissance de feu supérieure pour empêcher son allié objectif de se retourner contre lui. C’est un calcul risqué, dont les Européens seraient les premiers à souffrir. Les Ukrainiens n’ont pas cessé de nous mettre en garde sur le fait que leur pays n’était que le premier sur la liste de courses de Poutine, et que les plus faibles ou les plus proches de la Russie devaient s’attendre à subir le même sort si les Russes annexaient l’Ukraine. Cette menace doit être prise au sérieux, d’autant plus que Donald Trump pourrait à terme se désengager de l’OTAN, pour l’instant seul rempart crédible contre les visées de Poutine, mais pour combien de temps ?