Le Christ rédempteur

Il domine, 710 m au-dessus du niveau de la mer, sur le mont Corcovado à Rio de Janeiro, classé monument historique en 1973 et septième merveille du monde depuis 2007, ce qui lui donne sa place pour terminer ce petit panorama d’été.

L’idée de sa création fut émise en 1921 par l’Église catholique brésilienne après la Première Guerre mondiale, pour affirmer son influence, pour marquer le centenaire de l’indépendance du Brésil. Un appel aux dons pour sa réalisation fut couvert pour la moitié de son coût en une semaine !

L’ingénieur Heitor Da Silva en a fait le dessin en 1924. On cherche un sculpteur capable de réaliser la statue, on retient un sculpteur européen franco-polonais Paul Landowski, à cette époque leader du mouvement art déco. La tête de 3,75 m de haut est sculptée à Paris, par le sculpteur roumain Gheorghe Leonida, ainsi que les mains de 3,20 m (d’après les mains d’une femme).

La structure en béton armé est assurée par l’ingénieur français Albert Caquot, exécutée sur place en 1926, à partir de moules ramenés au Brésil. Elle pèse 1 145 tonnes, mesure 38 m de haut, et 28 m d’envergure ! Le revêtement du béton est réalisé à partir de stéatite, roche tendre peu sensible aux variations de température, des milliers de petites pierres triangulaires taillées à la main façon mosaïque, inspiré des fontaines parisiennes. Ce sont les habitants de Rio qui ont appliqué les carreaux un à un, certains y ont inscrit au dos leurs noms ou des vers de poésie. Après quatre années de travaux, qui ont demandé de dépasser trois gageures, la monumentalité de l’œuvre, son intégration à un paysage grandiose, et la réalisation en béton, pour dessiner les lignes verticales et horizontales de la silhouette, les plis sinueux de la tunique, et l’inclinaison du visage. Il fut inauguré en 1931.

Il est visité par plus de 2 millions de visiteurs par an, qui peuvent s’y rendre soit par le funiculaire qui traverse pendant 20 minutes une forêt tropicale au-dessus du parc de Tijuca, par bus, par taxi, depuis plusieurs endroits de la ville, ou en marchant, à travers le parc de Tijuca, un des plus beaux parcs du monde, le matin pour éviter les contre-jours, et surtout pour éviter les files interminables d’attente. Ils pourront faire une pause dans les restaurants au pied de la statue, et faire des emplettes dans les boutiques de souvenirs !

Cette énorme structure, exposée aux éléments naturels, subit une usure en raison du soleil, de la pluie, des écarts de température, foudroyée à plusieurs reprises et restaurée, elle fait l’objet de soins constants par une équipe d’alpinistes qui se lancent à la recherche des infiltrations, des défectuosités du revêtement…

Au départ, symbole de la puissance de l’Église catholique, le choix du Christ rédempteur, celui qui par sa crucifixion a racheté le genre humain, lui donnant l’espoir d’une vie éternelle, il est devenu le symbole de la république brésilienne qui compte 15 % des catholiques du monde. Il affirme, bras ouverts, l’amour du Christ envers les hommes et l’humanité comme un symbole d’unité et d’amour.

L’invitée du dimanche