Après lui, le déluge
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 9 décembre 2022 10:49
- Écrit par Claude Séné
La nouvelle a été reçue dans les rédactions avec un mélange de scepticisme et de sensationnalisme, mais vous n’en avez peut-être pas entendu parler, à moins de suivre très attentivement l’actualité. Selon un ancien conseiller de Vladimir Poutine, celui-ci aurait déjà commencé à planifier son exil et sa fuite, au cas où les choses tourneraient mal dans sa guerre en Ukraine. Une hypothèse que semble prendre très au sérieux le maître du Kremlin, bien placé pour savoir qu’une défaite militaire n’est plus à exclure, et que ses jours de dirigeant suprême seraient dans ce cas, comptés. L’opération aurait reçu le nom de code d’« Arche de Noé », et serait en phase de préparation.
Cette révélation a été publiée sur un réseau social très utilisé en Russie, la messagerie Telegram, et elle émane d’un certain Abbas Galiyamov, ancienne « plume » du président. Même le nom de l’opération est révélateur d’un possible sauve-qui-peut. Le mont Ararat serait ici remplacé avantageusement par le Vénézuéla, dont le président, Nicolas Maduro, est redevenu fréquentable pour les Occidentaux depuis la tension pétrolière liée à la guerre en Ukraine. Les pays susceptibles d’accueillir un ancien tyran criminel de guerre et lui garantir une retraite paisible ne sont pas légion, si l’on excepte par principe la Chine, qui pourrait ne pas être totalement fiable, et la Corée du Nord, elle-même sous tension. Reste l’Amérique du Sud, malgré sa proximité géographique avec l’ennemi héréditaire, les États-Unis. La métaphore de l’arche de Noé est renforcée par la possibilité d’un exil collectif. Les hauts fonctionnaires de la nomenklatura pourraient suivre le président et auraient déjà commencé à se procurer des permis de séjour et acheter des propriétés pour assurer leurs arrières.
Même si l’on aimerait y croire, cette éventualité de défaite militaire de Poutine parait encore bien hypothétique. Ce qui semble avéré, c’est que la Crimée est très fragilisée par les contre-offensives ukrainiennes, et qu’elle pourrait être, à terme, reconquise. Le sol russe lui-même n’est plus sanctuarisé, comme le démontrent les frappes « artisanales » à longue portée, ce qui changerait beaucoup de choses dans l’opinion et pourrait pousser les opposants et rivaux de Poutine à le lâcher. Cette révélation d’un plan normalement ultrasecret ferait alors partie d’une manœuvre de déstabilisation, sous forme de ballon d’essai. Il ne manque certainement pas en Russie de personnages riches et puissants, qui ont profité du régime pour monter en grade, et qui se verraient bien désormais devenir Califes à la place du Calife. Un dignitaire du régime tel que Yuri Kirilin, ancien cadre de la société BP, qui serait chargé de la préparation de l’opération Arche de Noé, pourrait également rouler pour l’oligarque Igor Setchine, vice-premier ministre de la Fédération de Russie, et président de la compagnie pétrolière Rosneft. À suivre.
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