La vie en tranches

Le billet d’aujourd’hui découle de celui de dimanche dernier, qui, faisant état de l’impact des saisons, elles-mêmes bousculées par les changements environnementaux sur notre vie quotidienne, révélait de ce fait les limites de notre libre arbitre !

Prisonniers des saisons, les hommes sont aussi prisonniers d’un outil qui en découle : le calendrier.

Le premier que l’on connaisse a été établi depuis le troisième millénaire avant J.-C. Il était basé sur les mouvements de la Lune, 12 mois de 29 à 30 jours. Il permettait de se repérer dans le temps, de fixer des événements (comme le changement des saisons) de planifier l’agriculture…

Se sont établis trois types de calendriers, le calendrier lunaire qui suit les phases de la lune, le calendrier solaire basé sur les saisons sur 12 mois, c’est le calendrier julien ou grégorien, le calendrier luni-solaire, mélange des deux précédents, il dure 365 jours, les mois coïncidant avec la lunaison, c’est le calendrier chinois.

Après un bref passage du calendrier républicain, avec Napoléon, en 1806, nous sommes revenus au calendrier grégorien.

Le calendrier rythme notre vie en fixant les événements économiques, culturels, et bien sûr politiques, date des élections, durée des mandats… les institutions fonctionnent par calendrier, l’école, le parlement… le citoyen y trouve ses repères et ses contraintes, durée du confinement, rythme de vaccination par exemple, et puis ce que l’on va subir pour une année encore, le changement d’heure saisonnier !

Le dernier week-end d’octobre, on « reculera » nos pendules pour « gagner » une heure de sommeil, le dernier week-end de mars, on passera à l’heure d’été, en ajoutant une heure à notre pendule ! L’objectif de cette mesure qui bouscule notre vie à l’intérieur d’une même journée, d’une même saison, était de réduire le temps d’éclairage pour faire des économies d’énergie ! Cet argument est devenu peu valable, les gains sont minimes, la majorité des citoyens européens souhaiterait qu’on annule cette mesure qui a des effets négatifs sur le sommeil et qui augmente les accidents de la route, on attend ! Peut-être que la réalité économique, qui pendant les périodes d’été, tenant les gens éveillés, les fait consommer davantage freine l’arrêt ?

 Nous sommes aussi prisonniers de systèmes économiques qui veulent que dans une société libérale l’important soit la productivité et les profits. C’est ainsi que de nombreuses entreprises fonctionnent en mettant en place des équipes qui font tourner « la machine » 24 h sur 24 ! Ayant constaté que les frais de fonctionnement étaient les mêmes qu’il y ait production ou non, qu’une plus grande capacité de production faisait baisser le prix de revient de l’unité, on a inventé les équipes, pour ne jamais arrêter l’outil ! les 2 fois 8, les 3 fois 8, les 4 fois 8, et les 5 fois 8 obligeant des horaires décalés.

C’est le travail posté ! C’est un vrai stress pour l’organisme qui se trouve désynchronisé, les impacts sur la santé sont énormes, changement de rythme cardiaque, de la sécrétion des hormones, de la température corporelle, une déficience de sommeil… sans compter l’appauvrissement de la vie sociale et familiale (ceci n’est qu’un résumé), plus de 8 millions de travailleurs sont concernés !

Mais de tout cela, pour l’instant le soleil n’en a rien à faire, aux humains de chercher l’harmonie avec lui !

L’invitée du dimanche