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Souriez, vous êtes photographié

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Catégorie : Diabloguiste

Publié le lundi 1 mars 2021 09:21

Écrit par Claude Séné

Je dois avouer que j’ai été impressionné par les images prises à Toulouse récemment sur les quais de la Garonne, montrant une foule compacte agglutinée au bord de l’eau, prenant l’air et le soleil en toute décontraction et bonne humeur, comme si aucune menace ne pesait sur notre pays et l’ensemble de la planète. En ce qui me concerne, la veille, je m’étais laissé tenter par une sortie sur un chemin côtier, avant de me rendre compte qu’à la faveur des vacances scolaires, il était plus fréquenté qu’à l’accoutumée.

J’ai alors fait ce que, de mon point de vue, auraient dû faire eux aussi les flâneurs toulousains. Écourter ma balade, pourtant sans commune mesure avec la promiscuité à laquelle s’exposaient les promeneurs « vus à la télé ». Et je portais correctement un masque, ainsi que les personnes que j’ai croisées, ce qui était loin d’être le cas pour la foule insouciante à Toulouse, qui de plus était largement statique. Je suis désolé de devoir dire ça, mais il me semble qu’on ne pourra pas s’en sortir sans un minimum de bon sens et de comportements précautionneux. Je comprends bien que certaines personnes sont lassées des contraintes subies depuis plus d’un an à présent, mais ce n’est pas une raison pour aller au-devant du danger et s’exposer volontairement à des risques disproportionnés et inutiles. Le soleil brille pour tout le monde et il doit être possible de ne pas aller tous en même temps au même endroit. De ce point de vue, le couvre-feu dès 18 heures n’est peut-être pas une si bonne idée que cela, car il pousse ceux qui veulent à tout prix « profiter » du beau temps, à se rassembler avant l’heure fatidique. Même chose pour ceux qui font leurs courses aux heures de pointe, bon gré, mal gré.

Tant et si bien qu’on en arrive à approuver des mesures stupides dans leur essence, comme l’interdiction des quais à Toulouse, ou de la promenade des Anglais à Nice, alors que le trottoir opposé reste libre, au mépris de toute logique. S’il ne tenait qu’à moi, et si les Français étaient capables de se discipliner, il me semble que le bon sens devrait dissuader les gens d’aller renforcer des attroupements déjà constitués et les inciter à fuir les zones surchargées, dans leur propre intérêt et dans celui des autres. Alors, le discours qui resurgit régulièrement sur la nécessité de s’autoconfiner pour les seniors, me hérisse d’autant plus le poil. Je n’ai encore pas vu la moindre rave-party organisée par des vieux, nostalgiques des bals à Papa. Et si les trentenaires ou les quadras qui tiennent ces discours en s’appropriant la défense des vrais jeunes, plus tolérants finalement, prenaient à moitié autant de précautions que moi et ceux de ma génération, ils seraient sûrement mieux protégés.

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