Coup de tonnerre sur le vieux port !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 16 décembre 2020 10:43
- Écrit par Claude Séné
Bonne mère, depuis la sardine géante qui avait bouché le port de Marseille, on n’avait rien vu de pareil. D’habitude, les politiques se bousculent au portillon et semblent prêts à tuer père et mère, enfin les parents de leurs adversaires, pour accéder au pouvoir suprême, et voilà que Michèle Rubirola annonce sa démission du poste de maire de Marseille, un fauteuil conquis de haute lutte dans une élection ultra serrée après un long règne de la droite locale incarnée par le truculent Jean-Claude Gaudin, qui avait fait beaucoup, à son corps défendant, pour favoriser l’alternance.
Déjà que la ressemblance troublante de la nouvelle maire avec la fille du professeur Choron, Michèle Bernier, avait tendance à m’empêcher de la prendre au sérieux, quelques signes avant-coureurs avaient alerté les observateurs attentifs que vous êtes, tout comme moi, j’en suis persuadé. Dire que Michèle Rubirola ne se mettait pas en avant malgré le poste prestigieux qu’elle occupait serait un euphémisme édulcoré comme dirait le cousin Pléonasme du commissaire San Antonio. La raison de santé invoquée par Madame la maire parait assez diplomatique, puisqu’elle propose d’échanger ses fonctions avec celles de son premier adjoint, Benoît Payan, représentant du PS local. Avec le recul de quelques mois après l’élection, on comprend que Michèle Rubirola a dû être la première surprise du succès de la liste du Printemps Marseillais, qu’elle a accepté de conduire dans l’intérêt des idées qu’elle défend, sans imaginer, ni souhaiter accéder au poste de premier édile de la cité. Naturellement, l’opposition de droite crie au scandale, ce qui est compréhensible, mais l’extrême-droite va plus loin en dénonçant une magouille préméditée de longue date dans le but de tromper les électeurs. C’est assez amusant d’entendre ces accusations dans la bouche de Gilbert Collard, à qui l’on peut reconnaître une certaine expertise dans l’art de la tromperie.
Sous réserve d’inventaire, je trouve plutôt rafraîchissant de constater que l’ambition ne dévore pas tous les acteurs de la vie politique, et qu’il subsiste des personnalités capables de renoncer aux honneurs et aux ors de la République au nom d’un certain mode de vie, comme on peut le comprendre entre les lignes. Que cela soit l’apanage d’une femme n’est pas pour me surprendre, même si certaines mâchoires féminines rayent tout aussi bien les parquets que celles des hommes. D’ailleurs, cette démission surprise pourrait raviver les tensions avec Samia Ghali, ancienne sénatrice socialiste controversée, et qui avait brigué un poste de première adjointe en échange de son soutien, se contentant finalement d’être 2e adjointe et qui se verrait bien occuper le fauteuil du maire. Ce sont les conseillers municipaux qui trancheront, car on n’imagine pas que la courte majorité actuelle se saborde en convoquant de nouvelles élections comme le demandent quelques revanchards de l’opposition.
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