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Donald s’en va-t-en-guerre
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 4 janvier 2020 10:58
- Écrit par Claude Séné
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Mironton, mironton, mirontaine… et comme le Lord anglais de la comptine populaire, nul ne sait quand, ni même si les Américains sortiront de ce nouveau bourbier en préparation. Alors que Donald Trump jure ses grands dieux depuis son élection que son objectif est de faire rentrer tous les « boys » au pays, sa décision d’éliminer physiquement le général iranien Qassem Soleimani a déjà eu comme première conséquence la nécessité de déployer de 3000 à 3500 soldats supplémentaires dans la région tout en obligeant les ressortissants américains à quitter le pays par mesure de précaution.
Car les États-Unis n’ignorent pas qu’un tel affront ne peut pas rester sans conséquences. Vis-à-vis de sa population, déjà très durement éprouvée par les restrictions imposées par les sanctions américaines, le pouvoir iranien se doit d’exercer des représailles au minimum symboliques, même s’il est conscient de la supériorité de son adversaire. Une escalade militaire, entraînant les pays concernés dans une nouvelle guerre, ne peut pas être totalement exclue, avec toutes les conséquences qu’elle peut entraîner, par le jeu des alliances. Le temps est loin où Donald Trump accusait le président Obama de vouloir déclencher une guerre contre l’Iran afin de se faire réélire. C’était en 2011, et c’est lui, aujourd’hui, qui semble croire à une union sacrée de la nation autour de sa personne en vue du scrutin de novembre.
Comme à son habitude, il n’hésite pas à tordre la réalité pour la faire coller avec ses intérêts, selon la fameuse théorie des « faits alternatifs », la vérité selon saint Trump, son évangile au service exclusif de sa propre cause. Si on l’écoute, non seulement il ne déclare pas la guerre, mais il l’empêcherait en tuant le responsable de projets terroristes. Une argumentation reprise par Mike Pompeo, qui accuse le général iranien d’avoir préparé des attaques menaçant plusieurs centaines de vies américaines. Il ne manque plus que la farine pour faire croire à une vaste entreprise de fabrication d’armes de destruction massive comme l’affirmait Colin Powell en 2003 devant l’assemblée générale de l’ONU au sujet de l’Irak. On se dit que de telles manipulations de l’opinion ne sont plus possibles aujourd’hui, et l’on a tort. Les théories complotistes n’ont jamais été plus fortes ni plus développées. La crédulité humaine n’a pas de limites et les mensonges viennent de haut. Ils sont relayés par l’énorme caisse de résonnance d’Internet et des réseaux sociaux, et le redoutable démagogue à la tête des États-Unis d’Amérique sait qu’il peut compter sur le soutien indéfectible d’une petite moitié des électeurs. Il n’hésitera pas à leur servir ce qu’ils ont envie d’entendre, en se moquant bien de la détestation de l’autre moitié des Américains.
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