Il était une fois…
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 8 décembre 2019 10:07
- Écrit par L'invitée du dimanche
Phrase magique ouvrant sur un univers d’aventures imaginaires destinées à enchanter les petits et les grands ?
Oral à l’origine des temps, puis écrit, ce type de récit quasiment universel (on le retrouve dans toutes les cultures) a connu son apogée avec Charles Perrault et les frères Grimm. Il est devenu un support privilégié pour les psychologues et les psychanalystes qui ont su y découvrir tous les sens cachés justifiant la magie et leur impact sur l’esprit enfantin.
Selon la « morphologie des contes » de Propp, on trouve toujours un héros, un agresseur, et des auxiliaires… la démarche est toujours provoquée par un manque, qui justifie une quête, qui, après des tribulations diverses, sera réussie.
Bruno Bettelheim est l’un des plus célèbres psychanalystes à nous avoir ouvert les portes sur la symbolique du conte de fées, et leurs fonctions structurantes pour le psychisme enfantin. Il en explique la valeur thérapeutique par les situations qu’il propose, qui reflètent des angoisses et des conflits qui apparaissent à des stades spécifiques de développement. Il offre des réponses à des questions dont on n’est pas conscient, car elle ne perturbe que l’inconscient, il rassure, il donne de l’espoir, avec la promesse de conclusion heureuse.
Stimulant l’imagination, aidant à voir clair dans ses émotions, à prendre conscience des difficultés, tout en proposant des solutions, il participe à l’émancipation de l’enfant.
Procédant par opposition et contrastes simplistes, le bien, le mal, omniprésent comme dans la vie de chaque homme, le conte véhicule des morales accessibles à un jeune esprit : le crime ne paie pas, les méchants sont punis, le courage récompensé…
Les personnages auxquels l’enfant peut s’identifier, sont le plus souvent des princesses, des reines, des chevaliers, qui se heurtent à des sorcières, des fées maléfiques…
L’image des femmes n’est pas toujours très positive.
Bien sûr, quand elles sont jeunes, elles sont belles, pures, naïves (Blanche Neige), voire un peu niaises, souvent passives, soumises à l’autorité du père ou du mari, préoccupées de leurs robes ou de leur bal, la jeune fille fragile est une condition provisoire, elles attendent… le prince charmant pour le mariage, changement d’état le plus désirable ! Elles savent être généreuses et voir la beauté intérieure (la Belle et la bête), image un peu lisse de la femme parfaite au foyer de la fin du 19e.
Heureusement, parfois ce sont des battantes, qui peuvent être hypocrites (Cendrillon), manipulatrices, rusées (Peau d’Âne) pour arriver à leurs fins. Quand elles sont plus âgées, mères ou belles-mères, elles sont habitées par la haine, la jalousie, aigries par leur beauté perdue.
Le cinéma, prolongeant la forme orale ou écrite des contes de fées, a exploité cette mine inépuisable pour faire rêver le jeune public et en adaptant les plus célèbres contes de Grimm ou de Perrault, se permettant des adaptations pour être au goût du jour, sans toutefois jamais gommer tous les aspects symboliques qui peuvent résonner dans l’esprit enfantin.
Comme un enfant restera toujours un enfant, le succès est au rendez-vous, la reine des neiges deux, en ce moment à l’affiche, attire les petites filles, qui pour l’occasion ont mis leurs robes de princesses en satin, sous leur doudoune… je les ai croisées hier !!!
L’invitée du dimanche