Cherche panneau 80, désespérément

Depuis que le gouvernement a décidé d’abaisser la vitesse autorisée sur les routes secondaires à deux voies non séparées par un terreplein central de 90 à 80 km/h à compter du 1er juillet, je guette les panneaux rappelant la vitesse maximale autorisée sur les petites routes qui font mon quotidien d’automobiliste, sans jamais en avoir aperçu la queue d’un seul. Sur mon parcours habituel, fait de très petites routes, seul un kilomètre était autorisé à 90 km/h, le reste étant limité à 70 et un panneau le signalait, à l’entrée comme à la sortie de la zone. Il a été avantageusement remplacé par un panneau « fin de limitation à 70 », dans l’espoir secret, si j’en crois ma parano, de me piéger.

Non que je pense que le gouvernement m’en veuille spécialement à moi, bien que je ne le ménage guère, mais je le soupçonne de tabler sur l’inattention des conducteurs qui n’ont pas encore intégré le changement de réglementation. C’est ainsi qu’une mienne bonne amie, que vous connaissez sous le pseudonyme de l’invitée du dimanche, est passée devant un radar en observant scrupuleusement la vitesse de 90 km/h et s’est donc vue notifier une contravention. Elle est loin d’être un cas isolé, puisque les radars auraient doublé le nombre de flashes ce mois-ci par rapport à la même période l’an dernier. Sur ces 500 000 flashés, 62 % ont reçu une contravention de classe 3, assortie d’un retrait d’un point et d’une amende à 68 euros. La main sur le cœur, les responsables nous jurent qu’ils ne font pas ça pour l’argent. Un rapide calcul montre que l’état va empocher au passage au minimum une dizaine de millions supplémentaires pour le seul mois de juillet. Ce n’est pas négligeable, pour un gouvernement qui fait les poches des Français, surtout quand ils possèdent une voiture, par le biais de taxes diverses. D’autant que les responsables s’emmêlent les pinceaux au sujet de l’affectation des sommes récoltées, tantôt attribuées à l’hôpital, tantôt à un fonds d’indemnisation des victimes. Dans les deux cas, autant d’argent économisé par l’état.

Tout ceci étant évidemment pour la bonne cause et les considérations financières étant naturellement secondaires, je me demande combien de vies il serait possible de sauver si le gouvernement se penchait sérieusement sur l’état des routes dont il est chargé de l’entretien et qui se dégradent dangereusement d’année en année. Ne serait-ce qu’au travers de la taxe sur les carburants et la TVA correspondante, le budget existe, mais il n’est pas affecté à son objet naturel. Dernière remarque, j’attends avec curiosité et intérêt les résultats de la demande de remise gracieuse faite par mon invitée à l’administration compétente, mais j’ai peu d’espoir.

Commentaires  

#1 jacotte 86 01-08-2018 11:50
je suis en "stand by" m'a répondu l'administration qui doit statuer sur mon sort, j'espère que ma demande de remise sera traitée par un scribouillard sensible à mon repentir sincère...
je vous tiendrai au courant
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