Ayez confiance !

Si être payé pour voyager dans des endroits paradisiaques peut être considéré comme le meilleur job du monde, le pire pourrait bien être celui de porte-parole du groupe Lactalis en ce moment. Oui, seulement maintenant, car jusqu’à présent c’était une vraie sinécure, étant donné que le groupe ne voulait communiquer sur rien, malgré le scandale des lots de lait contaminé produits dans son usine de Craon et disséminés dans le monde entier. Cette fois, Michel Nalet a dû présenter des excuses aux consommateurs, notamment aux parents des 35 bébés intoxiqués et ceux à qui l’industriel indélicat a fait courir un risque énorme.

Ce monsieur doit être bien payé par son PDG invisible, car il a réussi à affirmer contre toute évidence que Lactalis avait parfaitement coopéré avec les autorités sanitaires, en « renouvelant » des excuses dont nous n’avions jamais entendu la première mouture. Encore plus fort, il l’a fait « au nom de tous les collaborateurs », laissant entendre que si faute il y avait, elle ne pouvait provenir que d’un quelconque sous-fifre et non de la direction. Une ligne de défense qui ne tient pas devant les révélations qui montrent que la souche de salmonelle incriminée aujourd’hui est la même que celle identifiée dès 2005 dans cette même usine. Visiblement, le groupe a échoué à éradiquer la bactérie, mais a continué à produire comme si de rien n’était, profitabilité exige. Ce nouvel accident industriel montre les limites et les failles du système d’autocontrôle par l’entreprise de la qualité sanitaire de ses produits.

L’état a réduit les budgets de son organisme de contrôle, la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, entraînant une baisse mécanique des effectifs et donc des contrôles sur le terrain. Nous en payons les conséquences. Il est illusoire de croire en la vertu des entreprises dont l’objectif reste la profitabilité, pour prendre des mesures allant à l’encontre de ses bénéfices immédiats. Et encore plus s’agissant de Lactalis, entreprise familiale abusant de sa position dominante sur le marché, sous-payant les producteurs, pratiquant le chantage à l’emploi, et tâchant de s’entendre avec la grande distribution pour étrangler la concurrence sur le dos des consommateurs. Une entreprise dirigée par l’héritier de la dynastie Besnier, qui s’arrange pour ne jamais assumer publiquement ses responsabilités, et à qui l’on aurait bien envie de le claquer, son fameux beignet, si vous me passez l’expression. Dans une économie non régulée fondée sur les lois du marché, le seul juge de paix qui reste, c’est le consommateur. Il pourrait bien avoir durablement une crise de confiance envers les produits du groupe, éthiquement contestables, et potentiellement dangereux.

Commentaires  

#1 jacotte 86 13-01-2018 11:01
qui paient les pots cassés en dommages collatéraux? les employés de lactalis au chômage technique et qui risquent des licenciements et dont on parle peu... il y a de quoi avoir la rage!!!
Citer