Comme un lundi
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 1 janvier 2018 10:11
- Écrit par Claude Séné
C’est la réponse traditionnelle à la question classique qui consiste à s’enquérir de la santé de son interlocuteur, au début d’une nouvelle semaine de travail. Sauf que, en l’occurrence, c’est un lundi qui ressemble bigrement à un dimanche, qui ressemblait lui-même furieusement à un samedi. Comment voulez-vous vous y retrouver quand les grandes surfaces ouvrent le dimanche et bientôt aussi, j’imagine, les jours fériés ? Ah ! si ! il y a une chose qui ne bouge pas : « le lundi au soleil, c’est une chose qu’on aura jamais ».
Et pour ce premier jour de l’année, monsieur Météo a fait très fort. Il nous a carrément envoyé Carmen. Pas la bonne espagnole, non, la vraie Carmen, la violente, l’impétueuse au tempérament de feu, celle qui devrait te faire prendre garde à toi, ami lecteur de cette nouvelle année. Sois prudent, donc, et même si tu habites près de l’océan en homme libre qui chérit la mer, ne t’approche pas trop de la grande mare dont les colères peuvent être imprévisibles. La tempête vient à point nommé nous rappeler que nous sommes peu de choses au regard de la puissance des éléments, même si, n’en déplaise à l’olibrius qui réside à la Maison-Blanche, nos activités concourent grandement au dérèglement des phénomènes naturels. Confondant allègrement météo et climat, l’obscurantiste en chef a cru malin d’ironiser sur le réchauffement climatique dont on pourrait se servir pour lutter contre la vague de froid qui frappe l’Amérique du Nord actuellement. Une stupidité qui n’appelle aucune réponse sensée.
Cela m’a rappelé une phrase d’un mineur américain, craignant la fermeture des mines de charbon aux États-Unis, qui argumentait en faveur de son activité en disant : « regardez ces arbres, si le charbon était si mauvais pour l’environnement, ils ne seraient pas aussi beaux, non ? » Ce que l’on pardonne à une personne peu instruite et soumise au bourrage de crâne de lobbies sans scrupules, est intolérable quand cela concerne le président de la première puissance mondiale. On est en droit de se demander quelle est la part de cynisme dans ses décisions, où l’égoïsme national est la valeur la plus mise en avant, et l’ignorance la plus crasse sur tout ce qui est scientifique. À moins d’évènements imprévisibles au moment où j’écris ces lignes, j’ai bien peur qu’il nous faille passer l’année 2018 en compagnie de ce redoutable autodidacte qui détient une partie importante du sort de la planète entre ses mains. Faute d’accord sur le climat, mes souhaits iront vers l’espoir d’éviter un conflit généralisé déclenché par erreur ou par bêtise à force de provocations du dictateur nord-coréen. Bonne année à tous.