Avis de convoi
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 23 octobre 2017 10:10
- Écrit par Claude Séné
Le parti chrétien-démocrate et la Manif' pour tous ont le regret de vous faire part du départ de Christine Boutin après de très (trop ?) longues années passées à la défense et l’illustration de la famille tradi, celle qui compte un papa et une maman, fussent-ils proches cousins. Après 40 ans de bons et loyaux services, où elle n’a jamais manqué une occasion de soutenir des positions réactionnaires, elle nous a quittés en démissionnant de son dernier mandat de conseillère départementale des Yvelines.
Nous garderons le souvenir d’une femme dont la foi exigeante ne l’a jamais empêchée de stigmatiser son prochain. Pour elle, l’homosexualité était une abomination, bien qu’elle affirmait avoir des amis « gays », un peu comme Jean-Marie Le Pen revendiquait des domestiques de couleur, n’est-ce pas, pour réfuter un racisme plus qu’évident. Je ne parle même pas de la contraception et encore moins de l’avortement qui étaient des offenses à la volonté divine de croître et de se multiplier. Pourtant, et cela, on le sait moins, Christine n’était pas une pisse-froid, et elle n’était pas la dernière à apprécier les plaisirs de la chair, à condition qu’ils aient pour objectif la procréation dans la stricte légalité conjugale. Elle avait confié à un magazine posséder un point commun avec Marilyn Monroe, qui, on le sait, ne portait pour dormir qu’une goutte de Numéro 5 de Chanel. Christine aimait pratiquer le naturisme dans le cadre restreint de son appartement. On ne peut que regretter qu’elle n’ait pas fait preuve d’autant de retenue et de modestie en gardant ses opinions pour elle sur les sujets de société.
Avant de nous quitter définitivement, Christine a tenu à nous délivrer son testament politique en prenant courageusement position sur le sujet des agressions sexuelles dont sont victimes les femmes. Elle a qualifié de « dégueulis » les témoignages qui ont dénoncé le harcèlement ou les violences faites aux femmes. Naturellement, ce n’est pas bien, mais il faut laver son linge sale en famille. Et puis, nous explique Christine, il ne faut pas être bégueule : une plaisanterie sexiste n’a jamais fait de mal à personne. Une remarque sur la tenue d’une femme ou son physique, c’est de la gauloiserie « bien de chez-nous », ou, au pire, de la grivoiserie. Ce n’est pas bien méchant, et les femmes devraient apprécier les compliments plutôt que de s’en offusquer. Faut-il y voir une forme de regret ? je ne sais pas. En tout cas, Christine laisse entendre qu’il y a beaucoup d’exagération dans tout ça. Ah ! Christine, tu nous manques déjà.
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