Et une « liberté égalité fraternité » pour la cinquième
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 22 octobre 2017 10:01
- Écrit par L'invitée du dimanche
Ça marche ?
Je ne sais pas, il faut que je vérifie s’il m’en reste en cuisine !
C’est une recette transmise par nos ancêtres depuis 1789, elle s’appelait alors « tous les hommes sont égaux par nature et devant la loi », en 1793 elle devient « liberté, égalité, fraternité ou la mort » dans une « république une et indivisible ». On en retrouve une variante dans « la Déclaration universelle des droits de l’homme » et en 1848 elle devient une recette officiellement adoptée dans la Constitution. On l’oubliera un instant, sous l’Empire et la Restauration, mais on la remettra au goût du jour en 1880. On en fera la publicité en l’inscrivant au fronton des édifices publics. Elle sera durablement inscrite dans les menus de la République avec la constitution de 1946.
Pétain essaiera en vain de la remplacer par « travail, famille, patrie », trop indigeste pour les Français !
Que reste-t-il de ces ingrédients ?
La liberté, qui donne le droit de faire tout ce qui ne nuit pas à autrui, qui autorise tout ce qui n’est pas interdit par la loi, y en a-t-il encore dans mes frigos ?
L’égalité, celle qui garantit que les hommes naissent libres et égaux en droit sans aucune distinction de naissance et aucune hérédité de pouvoir, a-t-elle tenu le coup ?
La fraternité, cette obligation morale d’un pacte d’entraide, qui interdit de faire à autrui ce que l’on ne voudrait pas que l’on fasse à nous-mêmes, et enjoint de faire le bien que l’on voudrait que l’on nous fasse, a-t-elle encore cours ?
La nouvelle loi antiterroriste malmène les libertés individuelles en autorisant les perquisitions à domicile, de jour comme de nuit sans autorisation judiciaire, les fouilles de véhicules, la surveillance et le contrôle des identifiants numériques et des moyens de communication par la police, l’utilisation des données des passagers aériens ou maritimes... On a l’impression d’un glissement de la démocratie vers des mesures, apanages des régimes autoritaires…
Quant à l’égalité, elle est de plus en plus sacrifiée. Il suffit de lire la nouvelle loi de finances, pour voir que riches et pauvres n’ont pas droit aux mêmes faveurs, de regarder autour de soi pour voir les inégalités sociales, de constater la discrimination raciale aux embauches par exemple ou aux contrôles policiers, les différences de considération entre hommes et femmes (l’actualité ne me démentira pas) …
Et la fraternité peut-on encore en parler, quand on condamne les citoyens portant aide et assistance aux réfugiés ? Quand on rechigne à protéger les émigrés mineurs ? Quand on limite la reconnaissance de réfugiés politiques et qu’on expulse à tour de bras. Quand l’État n’est même pas capable d’aider dignement les sinistrés des Antilles ?
J’ai bien peur de ne pas pouvoir vous servir une formule satisfaisante, alors commandez autre chose, ou bien unissons-nous pour qu’on puisse lui redonner un goût acceptable, je nous donne quatre ans et demi pour préparer une nouvelle recette.
L’invitée du dimanche
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