Commencez à vous battre !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 22 août 2017 10:13
- Écrit par Claude Séné
Le comportement du Medef me fait penser à cette vieille blague que vous connaissez probablement : deux personnes se disputent dans un bar et décident de régler leur différend à coups de poing à l’extérieur. L’un d’eux s’adresse alors à l’autre : commence à te battre, j’arrive… Sur le front du marché du travail, le Medef n’a pas de pétrole, ou du moins le garde précieusement pour son usage exclusif, mais ne manque pas d’idées pour faire travailler les autres.
Vous n’avez sûrement pas oublié le pin’s promettant un million d’emplois arboré fièrement par Pierre Gattaz ? Un million dont personne n’a jamais vu la couleur. Un pin’s fabriqué en République tchèque, soit dit en passant. Il suffisait que l’état lui fasse cadeau des 33 milliards que coûtaient le CICE puis le pacte de responsabilité, pour que les patrons créent massivement des emplois. Depuis, le patron des patrons s’est ravisé. Il en fallait plus. On lui a donné la loi El Khomri. Ce n’est encore pas assez. Macron et sa ministre du travail lui déroulent le tapis rouge pour les ultimes concertations avant de promulguer des ordonnances selon leurs vœux, ce ne sera pas de trop. L’avidité de ces gens-là n’a pas de limites. Aucun gouvernement n’en fera jamais suffisamment, mais au cas où il ne saurait plus quoi faire pour lui faire plaisir, Pierre Gattaz n’hésite pas à faire des suggestions, du moment que cela ne lui coûte rien.
Sa dernière trouvaille : faire casquer les banques et mettre à contribution les services de l’état, soudainement devenus utiles à ses yeux, pour faire l’avance de trésorerie aux particuliers qui ont recours aux services à la personne. En effet, actuellement, il faut attendre un an avant de percevoir le crédit d’impôt attaché à ces dépenses, ce qui sous-entend d’avoir des revenus suffisants pour faire cette avance. Ce n’est pas faux, naturellement, mais il ne faut pas se voiler la face. Ce ne seront jamais les bénéficiaires des minimas sociaux qui embaucheront des auxiliaires pour les aider dans leur quotidien, même s’ils sont dispensés de l’avance de 50 % des salaires et charges déductibles des impôts. Ils seront bien incapables de payer l’autre moitié, qui elle, restera à leur charge. Il s’agit encore une fois d’une opération de diversion comparable à celle de la baisse de la TVA dans la restauration, qui devait permettre l’embauche de 40 000 personnes sur deux ans et n’a créé réellement que 6 à 9 000 emplois pour un coût de 2,6 milliards par an. Plus que jamais, le meilleur conseil que l’on peut donner aux Français pour la rentrée, c’est de sortir dans la rue et de commencer à se battre.
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