Carton rose !

Difficile d’échapper à la métaphore sportive au moment où débute l’euro de football. Si l’équipe de France a frôlé la correctionnelle tout en sauvegardant l’essentiel en remportant le match d’ouverture, on ne peut pas en dire autant du gouvernement, toujours enlisé dans les conflits sociaux, qui tente désespérément d’en faire porter la responsabilité sur la CGT pour s’exonérer de ses propres errements. Le meeting organisé mercredi à huis clos à Paris par le PS pour défendre la loi travail avec un parterre de ministres et un public trié sur le volet pour éviter la moindre fausse note, avait quelque chose de pathétique.

Impôt sur la fortune

Cet impôt a toujours été dans le collimateur de la droite, qui laisse entendre qu’il aurait un caractère confiscatoire et qu’il serait de très mauvais rendement, coûtant presque plus à calculer et à percevoir qu’il rapporterait. C’est donc avec intérêt que j’ai appris que l’ISF avait rapporté à l’état, c’est-à-dire nous, 5,224 milliards d’euros en 2015. Soit autant de contributions que nous aurions dû payer, nous, simples citoyens sans patrimoine, par le biais d’autres taxations, directes ou indirectes. Cette somme rondelette a été acquittée par 342 942 foyers fiscaux auxquels s’ajoutera en 2016 celui du ministre de l’économie lui-même, Emmanuel Macron.

Une fausse bonne idée ?

La première fois que j’ai entendu avancer l’idée de créer un revenu de base inconditionnel, j’avoue que j’ai été séduit. Chaque personne aurait droit de percevoir une certaine somme de l’état chaque mois, sans condition de ressources, qu’elle travaille ou non, et pour toute son existence. Cette allocation se substituerait à toutes les aides déjà existantes comme le RSA ou les allocations chômage et garantirait à chaque citoyen de disposer d’un revenu suffisant pour vivre décemment, à charge pour lui de compléter par un salaire ou le fruit de son travail pour se payer le supplément.

Les règles de l’art

Depuis l’Antiquité, les hommes ont tenté de définir les différentes catégories d’art selon des critères plus ou moins fluctuants. L’époque moderne a vu l’éclosion d’activités artistiques nouvelles, si bien que le cinéma s’est vu attribuer le titre de 7e art, puis la télévision celui de 8e art et la bande dessinée celui de 9e art. C’était parfait, puisque cela correspondait au nombre de muses des Grecs. Mais voilà, les temps changent, et les mœurs également. Il va peut-être falloir revoir la classification et ajouter une nouvelle catégorie, puisque la grenade qui a gravement blessé un quidam lors d’une manifestation contre la loi travail aurait été utilisée selon « les règles de l’art ».