Concentration

De la concentration, les élèves, comme les enseignants, qui reprennent le chemin de l’école, en auront grand besoin pour aborder cette nouvelle année scolaire. Je ne suis pas certain, en revanche, que le nouveau regroupement pédagogique concentré qui s’ouvre à Oisemont dans la Somme soit la meilleure idée du siècle. Il n’y aura pas moins de 360 élèves répartis sur 17 classes, de la maternelle au CM2, réunis dans les mêmes locaux. Ce gigantisme volontaire, fabriqué de toutes pièces pour pouvoir fermer de petites écoles rurales, me rappelle fâcheusement celui des immenses élevages tels que la ferme aux mille vaches.

Ambition quand tu nous tiens !

La faune politique a de quoi nourrir largement ce billet. Ceux de ses acteurs qui m’intéressent sont justement ceux qui ont été victimes de leur ambition. C’est-à-dire tous ceux qui, poussés par un désir ardent de parvenir à la gloire, aux honneurs et au pouvoir, se sont trompés, aveuglés par leur vanité et se sont retrouvés au rang des anonymes ou presque. Après avoir brigué des fonctions les plus hautes de chefs de parti les menant à espérer devenir chef d’État, plusieurs se contentent de quelques miettes pour ne pas disparaître totalement du paysage politique.

Bonne rentrée ?

Si l’on en croit le ministre de l’Éducation nationale, cette rentrée, comme celle de tous ses prédécesseurs, sera bonne, voire excellente. Ça, c’est une vue d’ensemble, un portrait de groupe, parce que, dès que l’on rentre dans les détails, ça se gâte sérieusement. À commencer par l’image du ministre lui-même, qui bénéficiait jusqu’ici d’une inexplicable bonne opinion des Français, alors que toutes ses prises de position s’appuyaient sur un passéisme parfaitement réactionnaire, symbolisé par la sacralisation de la dictée, tel un Bernard Pivot au petit pied. La cote du ministre est en chute libre, ce qui n’est que justice.

Immunité

Six anciens proches, et non des moindres, de Nicolas Sarkozy vont être jugés en correctionnelle pour avoir bénéficié de commandes de sondages et de conseils entre 2007 et 2011, sans le moindre appel d’offres, alors que l’ancien président, lui, ne sera pas inquiété, bien qu’il ait été le donneur d’ordre. La faute à quoi ? À une bizarrerie de notre droit qui accorde une immunité totale au président de la République pour des actes commis pendant son mandat. Une anomalie que regrette l’association Anticor, partie civile dans ce dossier.