Les héritières

L’évènement de ce week-end n’a pas été l’élection du petit caporal revenu de l’ile d’Elbe pour sauver sa couronne à défaut de l’empire. Le plébiscite espéré n’ayant pas eu lieu, il lui faudra se contenter de son score étriqué de 64 % face à des concurrents qu’il considérait comme des seconds couteaux, émergeant tout juste de l’anonymat de ceux qu’il appelle les cons de l’UMP. Non, l’actualité la plus brûlante et la plus intéressante se passait au palais de Chaillot à Paris, où avait lieu le fameux bal des débutantes.

 

24 jeunes filles de 16 à 22 ans faisaient leur entrée dans le monde merveilleux des stars et des vedettes, non pour trouver un mari, comme autrefois, mais pour étoffer leur carnet d’adresses et se faire une place dans la haute société à laquelle appartiennent déjà leurs géniteurs. On y trouve pêle-mêle, si l’on ose dire pour de tels rejetons, des descendantes de têtes couronnées ou de riches industriels comme des graines de vedettes du petit ou du grand écran. Interrogée sur la pratique de la valse, une d’entre elles a indiqué qu’en plus des cours de danse de salon qui ont participé à son éducation mondaine, elle a révisé avec papa et a pu s’entrainer au cours de rallyes, ces sauteries qui tiennent lieu de surprises-parties à l’ancienne pour les enfants de la bonne société.

La soirée est animée par l’incontournable Stéphane Bern, plus aristocratique et élitiste que les nobles eux-mêmes, qui a succédé à Jacques Chazot dans le rôle d’arbitre des élégances. Depuis quelques années, la manifestation s’est même acheté une bonne conscience en ajoutant une touche caritative à l’évènement mondain. Une partie des bénéfices permet en effet de participer à l’éducation de 1100 fillettes au Laos et aux Philippines.

Il ne manquait à la fête pour être complète que deux héritières d’un genre un peu particulier puisqu’il s’agit de la descendance d’un patriarche, un de ceux que l’on met en bout de table dans les réunions de famille parce qu’on ne peut pas contrôler les énormités dont il est coutumier, Jean-Marie Le Pen. Sa fille a décroché la timbale et vient de se faire réélire présidente du Front national avec 100 % des suffrages, un score à faire pâlir d’envie le président de l’UMP, et sa petite fille est arrivée en tête des candidats à l’état-major de sa formation politique. Une bien belle histoire de famille, donc.